Un nouveau plan va protéger le grand hamster d’Alsace
Biodiversité Malgré le nombre de terriers en hausse, le rongeur ne prolifère pas assez
Il n’y a pas si longtemps, le grand hamster d’Alsace était chassé et des villages versaient des primes de capture. Mais de nuisible, l’espèce est devenue protégée en 1992. Et le petit mammifère est un symbole des atteintes à la biodiversité.
Dans une situation critique, le grand hamster semble aller mieux depuis deux ans, selon le comptage de ses terriers. De 400 en 2016, ils sont passés à 523 en 2017 et 685 en 2018. Mais sa population reste très réduite. Comme son territoire de vie sur trois petites zones qui n’ont que peu évolué. « Ça reste en dents de scie, commente Caroline Habold, chercheuse de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC) à Strasbourg. La hausse va-t-elle se maintenir ou rechuter ? Il faudra attendre plusieurs années pour le savoir. »
« Il reste du travail »
La scientifique participe aux programmes engagés pour sauver l’espèce. Sur la base des recherches, des mesures ont été mises en place. Après la découverte que le maïs (culture très répandue) pousse le grand hamster à tuer ses bébés, des agriculteurs sont par exemple aidés pour expérimenter des parcelles à deux cultures (du blé et du soja, notamment) pour favoriser sa reproduction. A partir de l’élevage d’un laboratoire, des lâchers dans la nature sont aussi effectués. « Et des jeunes ont été observés, donc il y a de la reproduction », complète Yves Handrich, chercheur du CNRS. Mais le projet européen Life Alister qui veille la préservation de l’espèce termine début 2019. Les chercheurs ont donc besoin de nouveaux financements pour aller plus loin. En attendant, en France, un nouveau Plan national d’actions sur dix ans est attendu dans les semaines à venir. « La chute de la population est enrayée mais il reste du travail », prolonge Laurent Darley, de la Direction régionale de l’environnement. Selon lui, le seuil de viabilité de 1 500 individus pour 600 ha est loin d’être atteint pour sa préservation. Entre l’urbanisation autour des communes, les constructions de routes et le réchauffement climatique avec des hivers plus pluvieux et menaçants pour ses terriers, le grand hamster sera toujours en danger.