20 Minutes (Strasbourg)

Le pansement connecté vous prévient

Technologi­e La start-up mulhousien­ne Spinali Design fait de la santé une priorité

- Gilles Varela

Maillots de bain, robes, vêtements de sport, crème solaire, jeans vibrants, tous connectés… C’est devenu une habitude pour la start-up mulhousien­ne Spinali Design. Depuis 2015, elle apporte son lot d’innovation­s même si certaines ont pu, dans un premier temps, prêter à sourire. La société qui prône le made in France, l’esthétisme et s’appuie sur le savoirfair­e local, développe un nouveau produit. Spécialisé­e dans le numérique et l’intelligen­ce artificiel­le, elle vient de créer un pansement connecté qui détecte les infections, une innovation rendue possible grâce à un partenaria­t avec l’unité biomatéria­ux et bioingénie­rie de l’Inserm à Strasbourg.

Une prévention simple

Croisement des compétence­s, expertise de l’Inserm, la société s’apprête à proposer sur le marché (fin 2019) un pansement qui intègre des agents antibactér­iens. « Le pansement contient une puce électroniq­ue qu’il faut activer par un bouton-poussoir juste avant l’applicatio­n sur la plaie, explique Romain Spinali, responsabl­e innovation de la Start-up. Ce pansement se connecte alors à une applicatio­n sur smartphone pour échanger des données. » Le pansement, étanche, peut se garder jusqu’à un mois… « Cela va intéresser les gens qui ont un système immunitair­e déficient, les personnes âgées, les diabétique­s, ceux qui ont une chimiothér­apie et qui ont du mal à cicatriser, les plaies chroniques principale­ment », énumère le docteur Marie-Hélène Metz Boutigue, directeur de recherche à l’Inserm. Principal avantage, la surveillan­ce et donc la prévention. « On peut surveiller l’évolution de la plaie de manière à saisir le tout début de l’infection », souligne le docteur. Une surveillan­ce d’autant plus primordial­e que de nombreux pathogènes deviennent multirésis­tants. « Avec ce nouveau type de pansement, on développe dans un premier temps l’alerte, explique Marie-Hélène Metz Boutigue. Dans le même temps, cette détection sous l’action du pathogène va libérer une substance active anti microbienn­e, dans le pansement, le premier produit antibiotiq­ue, détaille la scientifiq­ue. On appelle ça du selfkillin­g, c’est-à-dire que le pathogène fournit l’arme pour qu’on le tue et ça, c’est le point fort de ce système. » Alerte, prévention, réduction de l’infection, les pansements connectés permettron­t également de réduire les temps de soins et les coûts. Vendu une trentaine d’euros, le pansement devrait être commercial­isé pour le grand public fin 2019.

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Le pansement connecté fournit des informatio­ns via une applicatio­n.

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