Le pansement connecté vous prévient
Technologie La start-up mulhousienne Spinali Design fait de la santé une priorité
Maillots de bain, robes, vêtements de sport, crème solaire, jeans vibrants, tous connectés… C’est devenu une habitude pour la start-up mulhousienne Spinali Design. Depuis 2015, elle apporte son lot d’innovations même si certaines ont pu, dans un premier temps, prêter à sourire. La société qui prône le made in France, l’esthétisme et s’appuie sur le savoirfaire local, développe un nouveau produit. Spécialisée dans le numérique et l’intelligence artificielle, elle vient de créer un pansement connecté qui détecte les infections, une innovation rendue possible grâce à un partenariat avec l’unité biomatériaux et bioingénierie de l’Inserm à Strasbourg.
Une prévention simple
Croisement des compétences, expertise de l’Inserm, la société s’apprête à proposer sur le marché (fin 2019) un pansement qui intègre des agents antibactériens. « Le pansement contient une puce électronique qu’il faut activer par un bouton-poussoir juste avant l’application sur la plaie, explique Romain Spinali, responsable innovation de la Start-up. Ce pansement se connecte alors à une application sur smartphone pour échanger des données. » Le pansement, étanche, peut se garder jusqu’à un mois… « Cela va intéresser les gens qui ont un système immunitaire déficient, les personnes âgées, les diabétiques, ceux qui ont une chimiothérapie et qui ont du mal à cicatriser, les plaies chroniques principalement », énumère le docteur Marie-Hélène Metz Boutigue, directeur de recherche à l’Inserm. Principal avantage, la surveillance et donc la prévention. « On peut surveiller l’évolution de la plaie de manière à saisir le tout début de l’infection », souligne le docteur. Une surveillance d’autant plus primordiale que de nombreux pathogènes deviennent multirésistants. « Avec ce nouveau type de pansement, on développe dans un premier temps l’alerte, explique Marie-Hélène Metz Boutigue. Dans le même temps, cette détection sous l’action du pathogène va libérer une substance active anti microbienne, dans le pansement, le premier produit antibiotique, détaille la scientifique. On appelle ça du selfkilling, c’est-à-dire que le pathogène fournit l’arme pour qu’on le tue et ça, c’est le point fort de ce système. » Alerte, prévention, réduction de l’infection, les pansements connectés permettront également de réduire les temps de soins et les coûts. Vendu une trentaine d’euros, le pansement devrait être commercialisé pour le grand public fin 2019.