20 Minutes (Strasbourg)

« Je suis un gars assez émotionnel »

Le pivot Ali Traoré est l’homme fort de la SIG Strasbourg

- Propos recueillis par Alexia Ighirri

Face à Antibes, son ancien club, Ali Traoré a marqué 30 points, et les esprits (37 d’évaluation). Cartonnera-t-il autant face à un autre ex, Limoges ? Réponse dimanche (lire l’encadré). Entre ces deux matchs, le pivot – de retour à Strasbourg trois ans après sa saison avec la SIG – s’est fait une place dans le « cinq » de la première journée de la Ligue des champions. Celui qui, sur le papier, n’est qu’un joker médical, palliant jusqu’au 31 décembre la blessure de Jacques Alingue, porte l’équipe en ce délicat début de saison.

Ça fait quoi de marcher sur l’eau ? Carrément ?! (Sourire) Je suis content. Ça se passe très bien individuel­lement. Collective­ment, j’aimerais que ça se passe un peu mieux. Quel est votre secret pour enchaîner les bonnes performanc­es ?

Le basket prôné par Vincent Collet est un basket qui me va très bien. J’ai aussi la confiance de mes coéquipier­s, ce qui fait que j’ai souvent le ballon dans les mains. Ça me permet d’avoir plus l’opportunit­é de scorer. Votre parcours n’a pas été facile, entre les différents clubs, la période de chômage, le statut de pigiste ici… Il y a un sentiment de revanche ? Pas spécialeme­nt. Avant oui, mais là je suis dans l’optique de prendre du plaisir, et de profiter du basket. J’ai eu des “très hauts” et aussi des “très bas”, et je sors d’un “très bas”, donc ce n’est que du bonheur pour moi : je prends énormément de plaisir à faire mon métier et j’ai envie de profiter. C’est de la maturité ?

J’ai pris quelques années et quelques baffes dans la tronche aussi… Ça aide à remettre les idées en place. Vous avez douté un moment ?

La saison dernière ça allait bien [à Antibes puis Monaco], mais les deux saisons précédente­s en Espagne et à Limoges, j’ai beaucoup douté et j’étais vraiment à deux doigts d’arrêter

de jouer. Moi, j’ai besoin d’avoir du plaisir dans ce que je fais, d’être bien dans mon environnem­ent, sinon je ne peux pas être performant.

C’est peut-être ça le secret…

C’est vrai ! Je suis un gars assez émotionnel. Chez d’autres, ce genre de choses glisse sur eux, mais moi j’ai cette attache émotionnel­le qui est assez importante pour moi. Peut-on dire que vous avez retrouvé votre meilleur niveau ? Honnêtemen­t, je pense être plus fort. Sur certains aspects, sur la lecture du jeu par exemple. On va dire que je comprends plus le jeu et je sais le laisser venir à moi. Je pense avoir progressé ces dernières années : j’ai décliné au niveau qualité physique, mais au niveau compréhens­ion du jeu, je suis à mon top.

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Trois ans après, Ali Traoré porte à nouveau le maillot de la SIG.

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