Ségolène Royal pourrait regarder vers les européennes
Courtisée par le PS, l’ex-ministre laisse planer le doute sur son éventuel retour aux affaires
Ségolène Royal par-ci, Ségolène Royal par-là. Depuis plusieurs jours, l’ex-ministre socialiste multiplie les apparitions médiatiques. Et sort ce mercredi Ce que je peux enfin vous dire
(Fayard), « le récit de souvenirs d’une femme politique dans un monde d’hommes et d’une femme écologiste dans un monde de lobbys. Je lève la loi du silence », a-t-elle confié au Figaro dans un entretien publié dimanche. Autant de façons de préparer une éventuelle candidature aux élections européennes de 2019 ?
La carte de l’écologie
Actuellement «ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique », Ségolène Royal se plaît à laisser planer le doute. « Devenir députée européenne, ce n’est pas du tout dans mes plans », a-t-elle expliqué au JDD le week-end passé. Toutefois, a-t-elle ajouté, « s’il y a des événements politiques, des choses qui rassemblent, je réfléchirai avec celles et ceux qui ont des propositions ». En tout cas, celle qui a fait savoir qu’elle annoncerait sa décision en janvier est déjà sollicitée par le PS pour être sa tête de liste aux européennes en mai. « Elle ferait une formidable candidate», estime Françoise Degois, qui fut « conseillère spéciale » au cabinet de la présidente de la région PoitouCharentes. Avant de préciser : « Elle a une parole écoutée. C’est quelqu’un de puissant politiquement, elle peut entraîner avec elle beaucoup de monde. » Des centristes, des socialistes, comme des écologistes. Luc Carvounas abonde. Le député du Val-de-Marne a récemment rencontré Ségolène Royal. Il a évoqué avec elle « la possibilité qu’elle puisse être la candidate d’un large rassemblement ». Il « milite » pour qu’elle soit tête de liste « d’une gauche arc-enciel », comme le nom qu’il a donné à son courant. « Je l’ai sentie attentive à l’échange que nous avions », ajoute le député, estimant qu’elle fait « consensus » dans les rangs de la gauche. « Elle peut nous être utile. C’est une femme d’Etat. » Surtout, souligne-t-il, elle a une « vraie crédibilité » sur les sujets écologiques « qui vont irriguer tous les débats » dans les prochaines semaines. L’ancienne ministre de l’Environnement ne manque d’ailleurs jamais une occasion de dézinguer la politique du gouvernement. «Il n’y a pas une semaine où il n’y a pas un recul sur l’écologie, a-t-elle lancé sur RTL la semaine dernière. On comprend mieux la démission de Nicolas Hulot, parce qu’il avait pressenti les dégradations sur les questions environnementales. Il savait ce qui allait se passer. »
Alors, ira ou ira pas ? Ségolène Royal avait déclaré mi-octobre sur LCI qu’elle n’avait « ni envie ni pour objectif » de reprendre les « combats électoraux ». Aujourd’hui, elle semble prendre le temps de la réflexion. « Ce qu’elle veut, surtout, c’est ne pas brûler les étapes, avance Françoise Degois. Nous ne sommes qu’en novembre, on a tout le temps. Elle sortira le moment venu. »