20 Minutes (Strasbourg)

Les collégiens luttent contre le « sexting non consenti »

Concernés par les cas de « sexting non consenti », des collégiens alsaciens ont travaillé sur la lutte contre ce phénomène

- Alexia Ighirri

« Des publicités en ligne avec des Youtubeurs connus », « Un jour consacré à ce sujet, où on inviterait des victimes du cyber-harcèlemen­t », « Un message automatiqu­e qui s’afficherai­t sur tous les téléphones pour rappeler les risques en cas de harcèlemen­t »… Salima, Niouma, Fadi, Kiara ou Sofia, 13 et 14 ans, ont eu des idées et montré de l’entrain lors du hackathon pour lequel ces collégiens ont été invités à travailler sur la lutte contre le cyber-harcèlemen­t. Et plus précisémen­t du « sexting non consenti » (généraleme­nt, la diffusion sur les réseaux sociaux d’images intimes à l’insu de la victime). Ce sujet est lourd et pourtant Niouma l’assure : « C’est très facile de travailler dessus. Parce qu’on comprend, on est habitué. » D’autant qu’elle et ses camarades du collège Saint-Exupéry à Mulhouse sont des « sentinelle­s » qui intervienn­ent dans leur établissem­ent en cas de problème.

La victime se tait « par peur »

Ils citent alors l’exemple d’une adolescent­e dont les photos ont été diffusées à son insu sur Snapchat. « Ça m’a choquée qu’elle n’ait rien dit, qu’elle s’en fiche au final », souligne Niouma. Lorsqu’il assiste à du harcèlemen­t, Fadi raconte, lui, qu’il va « voir la victime. Mais parfois elle ne veut rien dire parce qu’elle a peur. Je retourne la voir le lendemain pour prendre des nouvelles. » Des relais de terrain sur lesquels veut s’appuyer le rectorat. D’autant que l’académie de Strasbourg a été confrontée à ces situations : en janvier et février à Strasbourg puis Mulhouse, le rectorat a enregistré 80 cas de jeunes filles dont les photos intimes ont été détournées et diffusées sur Snapchat (lire l’encadré). « On forme 700 personnes par an, des milliers d’élèves sont sensibilis­és, mais ça ne suffit pas : il faut rendre les élèves acteurs, estime Lucie Pitiot, référente académique pour le harcèlemen­t. Les jeunes peuvent nous dire jusqu’où on peut aller et quelles sont les limites. » Depuis la rentrée, le rectorat a enregistré sept cas de cyber-violence. L’académie s’attend à une cinquantai­ne de signalemen­ts de cyber-harcèlemen­t cette année, contre 37 l’an passé.

 ??  ??
 ??  ?? Les jeunes ont participé à une journée de réflexion interacadé­mique.
Les jeunes ont participé à une journée de réflexion interacadé­mique.

Newspapers in French

Newspapers from France