Les cyclistes fuient toujours plus les contrôles
Les policiers voient certains esquiver leurs contrôles
Il y a celui qui a fini sa route dans une clôture après avoir grillé un feu et tenté d’éviter les forces de l’ordre. Ou celui qui, sans lumières, a chuté sur un policier avant d’abandonner son vélo pour s’enfuir à pied. Comme l’illustre le commandant Cédric Rabet, les policiers ont remarqué une hausse des refus d’obtempérer chez les cyclistes. Selon un comptage lancé en janvier, 5 % des cyclistes désignés pour un contrôle tentent de l’esquiver. « Pour des infractions parfois dérisoires, certains prennent alors des risques bien plus grands, complète le chef des unités de circulation et sécurité routière. Pour eux-mêmes, les autres usagers de la route et les policiers. » Avec une autre menace, judiciaire. Là où un cycliste risque au maximum 135 € d’amende pour l’usage du téléphone, le refus d’obtempérer est un délit, passible d’un passage au tribunal et jusqu’à trois mois de prison et 3 750 € d’amende. D’où le besoin d’un rappel des règles selon lui.
Au guidon de son vélo, Myriam a déjà eu affaire aux forces de l’ordre. Elle a sa stratégie : « Je leur ai dit que j’étais kiné et que j’avais des urgences.» Octave, 36 ans, grille parfois un feu s’il n’y a personne. « J’ai conscience que je peux être arrêté », ajoute ce papa.
Directeur de l’association Cadr67, Fabien Masson encourage au respect du Code de la route. Mais ne veut pas que les cyclistes soient criminalisés : « S’ils prennent parfois des risques, ils ne sont pas fous non plus. »D’autant que l’accidentologie impliquant des vélos reste stable, d’après la police : 128 en 2017 et 107 depuis début 2018.