20 Minutes (Strasbourg)

Pour voler de leurs propres ailes

Les équipes ont-elles forcément besoin d’être adossées à un club déjà installé chez les hommes pour performer ?

- Alexia Ighirri

Paris-Lyon, c’est la grosse affiche dimanche soir sur Canal+. Ne vous méprenez pas, on parle du sommet de la D1 féminine. Le PSG et l’OL en sont les grosses écuries françaises. Signe que les sections féminines doivent forcément être adossées à un club déjà installé au haut niveau masculin pour performer ?

L’attrait du nom de club

Frédérique Jossinet, responsabl­e du football féminin à la fédération est convaincue que « tout le monde peut y arriver, à partir du moment où un club décide d’investir les moyens humains, avant même les moyens financiers, et qu’il a l’envie ». Dans les faits, elle ne croit pas, en revanche, que cela soit plus simple pour des clubs performant­s chez les hommes : « Ils doivent trouver de nouveaux créneaux, des éducateurs, des encadrants. Parfois, il faut donc rajouter des choses. On a identifié comme frein le manque de vestiaires 100 % féminin par exemple. La fédération doit inciter les clubs à revoir leur modèle et leur projet. » Dans le même temps, cela donne la possibilit­é au club de mutualiser les moyens. Par exemple, la section féminine du Racing Club de Strasbourg (créée en 2011, dont l’équipe 1 senior joue en troisième division française) « s’est greffée à l’organisati­on masculine. Ce qui nous a fait beaucoup de bien, c’est qu’il y a un intendant salarié au club, une buanderie… Même si cela a nécessité une réorganisa­tion », explique son référent, Thierry Brand.

Ce qui est sûr, c’est qu’évoluer dans le cadre d’un club déjà installé au haut niveau attire. « On a très vite pu grandir parce qu’il y avait le nom “Racing”. On n’a pas eu besoin de faire des grosses journées de recrutemen­t », poursuit-il. Aujourd’hui, il y a 160 filles, et une équipe dans toutes les catégories d’âge, dont deux équipes seniors. Thierry Brand souligne toutefois qu’« il n’y a pas beaucoup de filles qui viennent de loin. On est un club de quartier : celui de Neudorf, de la Meinau. » L’équipe 1 est première de sa poule. Mais même si les résultats suivent et que le nom du Racing y est associé, il n’y a pas l’ambition d’une montée à court terme (lire l’encadré).

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Pour réussir, les sections féminines doivent-elles se lier au club masculin ?

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