Le fléau des tags racistes frappe Schiltigheim
La résidence sociale ciblée n’est pas la première dans le Bas-Rhin
Les tags ont disparu en moins de 24 heures. Les croix gammées et la phrase « dehors les migrants, des morts ? » étaient apparues mercredi matin sur un bâtiment de la Fondation Vincent-de-Paul à Schiltigheim. En face de la résidence sociale (d’aide au logement et aux réfugiés) ciblée, la direction de la maison de retraite réagit, en préparant un week-end de collecte de dons : « C’est inadmissible, on ne peut que condamner. »
Plusieurs mairies visées
Une plainte a été déposée. Mais ces tags ressemblent à d’autres. Liste non-exhaustive des cibles ces derniers mois : la maison du maire de Brumath début novembre, la mairie de Zoebersdorf en octobre, celles de Mollkirch en septembre, de Thal-Marmoutier où sont accueillis des réfugiés fin juin, d’Elsenheim, quelques semaines plus tôt. Et la région en a connu encore d’autres par le passé, comme en 2004. Sur France Bleu, le politologue Philippe Breton estimait le racisme en voie de « disparition » ici, moins la xénophobie, presque « mécaniquement » de retour dans une région « frileuse » envers les « autres ». Directrice de l’Observatoire régional de l’intégration et de la ville, Murielle Maffessoli tente d’expliquer : « Il y a un tel ras-le-bol que les gens se lâchent. Quand les gens considèrent que c’est de la faute des migrants, le besoin d’un bouc émissaire joue. » En Allemagne ou en Italie ou en Hongrie, des néonazis ont fait aussi parler d’eux ces derniers mois. Tonio Gomez, du collectif D’ailleurs nous sommes d’ici 67, y voit un lien avec ces actes, autour des migrations. « Alors que l’Europe forteresse ne protège pas les migrants qui fuient guerre et misère, les groupuscules fascistes réapparaissent avec une haine de ce qui peut être différent d’eux, estime ce militant antiraciste. Ces actes anti-migrants, antisémites ou islamophobes interviennent après l’implantation du Bastion social à Strasbourg. »