« On est là pour se faire entendre, pas pour tout cramer »
Des lycées ont été bloqués mardi, comme Marcel-Rudloff dans le quartier des Poteries, où des élèves veulent rester mobilisés
Pour le « mardi noir » annoncé dans les lycées, le mot d’ordre est passé par texto ou Snapchat. Comme les revendications. Pour le deuxième jour de suite, le lycée Marcel-Rudloff a été touché par un blocage aux alentours de 8 h aux Poteries, mardi. Mobilisé notamment contre « la réforme du bac » selon ce qu’il en a vu passer sur les réseaux, Imad, 15 ans, est arrivé peu après : « On n’est pas là pour tout cramer. Après certains profitent de la zizanie. Mais c’est aussi pour se faire entendre. On se caille dehors et rien ne se passe. » Entre deux explosions de pétards, deux canapés ont tour à tour été incendiés. Des tentatives de mettre le feu à une voiture et une poubelle ont aussi eu lieu. En présence de policiers et de gendarmes, les pompiers sont intervenus. En renouvelant un appel au calme, la rectrice de l’académie de Strasbourg a annoncé un Conseil de vie lycéenne extraordinaire au rectorat ce mercredi.
Parcoursup souvent évoqué
A Strasbourg, les blocages pourraient durer. S’affirmant bloqués « par Parcoursup », pris dans « la future réforme du bac qui va nous forcer à nous spécialiser en seconde et nous fermer des portes » selon leur vision, Nawfel, Youcef et Amine comptent bien rester mobilisés. Sur Snapchat, les vidéos de flammes sont aussi vite envoyées que les réclamations, d’un lycée à l’autre. Elève de terminale ES, Nidale répète : « Parcoursup ne nous plaît pas. On a entendu trop de problèmes avec des élèves dès cette année. » L’arrivée de Wissam et une amie, en terminale ES aussi, suscite un débat dans la foulée. Venues à 9 h pour aller en cours, elles sont bloquées. Opposées à ce qu’elles présentent comme le « hasard » de Parcoursup, elles ne regrettent pas le blocage, mais les motivations des plus actifs : « Ce n’est pas un mouvement ça, ils ne font pas ça pour Parcoursup… Ils pensent peut-être que c’est un problème, mais leur objectif, c’est de ne pas aller en cours. » L’adolescente, elle, a regardé l’intervention très suivie du président Emmanuel Macron à la télévision lundi. Elle donne la conclusion : « Et il n’a pas parlé de Parcoursup... ».