A la racine de la contamination
Des élus se sont fait prélever des cheveux afin de mesurer leur pollution aux phtalates, des perturbateurs endocriniens
Donne-moi tes cheveux, je te dirai à quel point ton corps est contaminé par les perturbateurs endocriniens. C’est l’opération à laquelle ont participé fin septembre 40 conseillers municipaux de Strasbourg et Paris – dix Strasbourgeois –, autorisant le prélèvement d’un ou trois centimètres de cheveux. Le but : rendre visible, sur le dernier ou les trois derniers mois, leur pollution aux phtalates (lire l’encadré).
Réduire les risques
Résultat des tests : tous les élus, sauf un, sont contaminés, à des degrés très variables et « sans différence significative entre Paris et Strasbourg ou selon le groupe politique, sourit l’adjoint strasbourgeois chargé de la santé publique et environnementale, Alexandre Feltz. C’est la preuve qu’on peut être plus ou moins en contact avec des perturbateurs endocriniens alors qu’on est sur le même territoire. En plus des solutions collectives, il y a des possibilités individuelles d’être moins contaminé. » Justement, maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Il y a d’abord de petits gestes simples à adopter pour prévenir les risques. Pêle-mêle : arrêter d’acheter des bouteilles en plastique (ou a minima celles avec un triangle PET 2, 4 ou 5, mais surtout pas 1), ne plus chauffer ses aliments dans du plastique, limiter les vernis et parfums ou privilégier les cosmétiques bio, mais aussi jeter ses vieux jouets, en plastique toujours. Persuadée qu’il est possible d’agir avec les citoyens, en prenant exemple sur la fin des barquettes plastiques dans ses cantines, la collectivité strasbourgeoise compte intervenir, dès 2019, en priorisant ses actions. A commencer par de la communication sur les dangers des perturbateurs endocriniens auprès des femmes enceintes (la grossesse étant la période la plus sensible), des jeunes parents et enfants. Des « chèques bio » pourraient alors bénéficier aux futures mamans pour limiter leur exposition. Un travail va également être mené sur la présence de ces substances chimiques (dans les sols en PVC, dans la nourriture, etc.) dans les lieux d’accueil de femmes enceintes et enfants.