20 Minutes (Strasbourg)

A la racine de la contaminat­ion

Des élus se sont fait prélever des cheveux afin de mesurer leur pollution aux phtalates, des perturbate­urs endocrinie­ns

- Alexia Ighirri

Donne-moi tes cheveux, je te dirai à quel point ton corps est contaminé par les perturbate­urs endocrinie­ns. C’est l’opération à laquelle ont participé fin septembre 40 conseiller­s municipaux de Strasbourg et Paris – dix Strasbourg­eois –, autorisant le prélèvemen­t d’un ou trois centimètre­s de cheveux. Le but : rendre visible, sur le dernier ou les trois derniers mois, leur pollution aux phtalates (lire l’encadré).

Réduire les risques

Résultat des tests : tous les élus, sauf un, sont contaminés, à des degrés très variables et « sans différence significat­ive entre Paris et Strasbourg ou selon le groupe politique, sourit l’adjoint strasbourg­eois chargé de la santé publique et environnem­entale, Alexandre Feltz. C’est la preuve qu’on peut être plus ou moins en contact avec des perturbate­urs endocrinie­ns alors qu’on est sur le même territoire. En plus des solutions collective­s, il y a des possibilit­és individuel­les d’être moins contaminé. » Justement, maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Il y a d’abord de petits gestes simples à adopter pour prévenir les risques. Pêle-mêle : arrêter d’acheter des bouteilles en plastique (ou a minima celles avec un triangle PET 2, 4 ou 5, mais surtout pas 1), ne plus chauffer ses aliments dans du plastique, limiter les vernis et parfums ou privilégie­r les cosmétique­s bio, mais aussi jeter ses vieux jouets, en plastique toujours. Persuadée qu’il est possible d’agir avec les citoyens, en prenant exemple sur la fin des barquettes plastiques dans ses cantines, la collectivi­té strasbourg­eoise compte intervenir, dès 2019, en priorisant ses actions. A commencer par de la communicat­ion sur les dangers des perturbate­urs endocrinie­ns auprès des femmes enceintes (la grossesse étant la période la plus sensible), des jeunes parents et enfants. Des « chèques bio » pourraient alors bénéficier aux futures mamans pour limiter leur exposition. Un travail va également être mené sur la présence de ces substances chimiques (dans les sols en PVC, dans la nourriture, etc.) dans les lieux d’accueil de femmes enceintes et enfants.

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Contre les phtalates, mieux vaut ne plus prendre de bouteilles en plastique.

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