Sur la piste du tireur de Strasbourg
Des interpellations ont eu lieu dans l’entourage de Cherif Chekatt, suspect de l’attaque de mardi
Cherif Chekatt était toujours, mercredi à 22 h, en fuite. La veille, peu avant 20 h, ce Strasbourgeois de 29 ans (lire ci-contre) a ouvert le feu sur la foule dans le centre-ville de la préfecture du Bas-Rhin, plus précisément dans le périmètre du traditionnel marché de Noël. Juste avant la fusillade, il a crié «Allahou Akbar», a indiqué mercredi midi le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. Plusieurs personnes, adultes, ont été touchées. Mercredi soir, le bilan s’élevait à deux morts et douze blessés, dont six grièvement. En outre, une victime était en état de mort cérébrale.
Pour le procureur de la République de Paris, l’hypothèse terroriste est privilégiée.
Blessé par des militaires de l’opération Sentinelle, qui sécurisaient l’événement, Cherif Chekatt a réussi à prendre la fuite. Il est monté à bord « d’un taxi qui l’a déposé dans le quartier du Neudorf», a poursuivi le magistrat. Il avait en sa possession une arme de poing et un couteau, et a raconté au chauffeur avoir tué «une dizaine de personnes». Sorti du taxi, il est tombé sur les forces de l’ordre. Un nouvel échange de tirs a eu lieu, puis l’assaillant a disparu. Depuis, pas moins de 720 membres des forces de l’ordre sont à sa recherche. «Plusieurs perquisitions ont été réalisées cette nuit dans des lieux que [Cherif Chekatt] est susceptible de fréquenter », a précisé Rémy Heitz. Quatre proches du suspect ont été placés en garde à vue. Il s’agit de ses deux frères, de son père et de sa mère, selon une source proche du dossier. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour assassinats, tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle. «Au regard du lieu ciblé, du mode opératoire de l’assaillant, de son profil et des témoignages recueillis», la piste terroriste est privilégiée, a souligné Rémy Heitz.
Afin « d’éviter tout risque de mimétisme », les contrôles sur les marchés de Noël vont être « renforcés », a expliqué Christophe Castaner, dépêché sur place dès mardi soir. Le gouvernement a décidé de «passer en urgence attentat, avec la mise en place de contrôles renforcés aux frontières», a ajouté le ministre de l’Intérieur. Il «ne peut être exclu » que le fuyard « soit passé en Allemagne », a indiqué le secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nuñez.