Des variations vegans dont certains font un fromage
Le Munster a désormais un cousin végétal
Un Monastique ayant des similarités avec le Munster en déclinaison vegan vient de naître, mais ne l’appelez surtout pas fromage… Malgré une croûte à l’odeur forte et une texture fondante, pas question de parler non plus de Munster. Le sujet des déclinaisons vegans des fromages est touchy. Les néologismes « fauxmages » ou « vromages » ne font pas non l’unanimité. Créateur des Monastiques (« racine du mot monastère, comme le munster »), Gabriel Chatelat en a conscience et a anticipé. Ancien boucher et routier de 36 ans devenu vegan à la trentaine, il n’a cependant pas tardé à avoir des réactions de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) et protégée (AOP) du Munster : « J’ai reçu une lettre de mise en garde sur l’appellation, mais je ne me sens pas concerné. » Malgré des similitudes entre les deux, le terme Munster est réservé aux produits à base de lait de vache, selon le cahier des charges de l’appellation.
«Abus de langage»
En juin 2017, la Cour européenne de justice a d’ailleurs interdit – à effet quasi-immédiat – l’utilisation des mots « lait » ou « fromage » pour les produits végétaux. Vendeur du magasin L’Ere végane à Strasbourg, Yoann parle de « substituts » pour répondre aux clients en transition qui demandent parfois « ce qui ressemble le plus à un fromage. » Le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière dénonce un « abus de langage » et regrette une « confusion entre les produits laitiers et les jus ou boissons d’origine végétale ».
Devenu vegan pour la défense de la condition animale, Gabriel Chatelat cherchait simplement une alternative jusqu’ici inexistante pour lui et ses clients. Par son nouveau produit à base de noix de cajou du Vietnam et avec des substances à l’origine de la croûte qu’il garde secrètes, Gabriel Chatelat souhaite juste «donner le choix» et « expliquer les choses » aux consommateurs. Mais pourquoi le besoin, au fait, de créer un aliment vegan imitant un produit d’origine animale ? « J’ai choisi de devenir vegan par éthique, donc si je trouve des alternatives qui ressemblent à des produits que j’aimais bien, je le fais. » Yoann, de L’Ere végane, abonde : « C’est pour avoir les mêmes repères, ces habitudes alimentaires sont innées. »