20 Minutes (Strasbourg)

Le prérecrute­ment comme réponse au manque de profs

Le ministère veut embaucher des étudiants se destinant à être professeur­s afin de pallier le manque d’enseignant­s

- Delphine Bancaud

Le constat est le même depuis des années : faute de candidats en nombre suffisant, certains postes de professeur­s ne sont pas pourvus dans le primaire (dans les académies de Créteil, Versailles, Guyane, etc.) et dans le secondaire (surtout en mathématiq­ues, anglais, lettres et allemand). Tous les ministres de l’Education nationale ont tenté de remédier à ce problème, en vain. Au tour de Jean-Michel Blanquer de relever le défi. Etudié depuis lundi à l’Assemblée, le projet de loi « Pour une école de la confiance » prévoit un dispositif de prérecrute­ment d’étudiants qui se destinent à être profs. 20 Minutes détaille ce qui devrait être mis en oeuvre, si le texte était voté en l’état.

En quoi consiste le prérecrute­ment ?

Il s’agit de rémunérer les étudiants pendant leurs études, en échange de leur engagement à servir l’Education nationale. Objectif : redonner de l’attractivi­té au métier d’enseignant et permettre à des étudiants issus des classes populaires de se projeter dans une carrière de prof. « On va recruter des jeunes en L2 pour un contrat de trois ans. Et, en fin de M1, ils passeront le concours avec trois ans d’expérience », indique Edouard Geffray, directeur général des ressources humaines de l’Education nationale. Les étudiants alterneron­t entre leurs études et un temps de présence de huit heures par semaine en établissem­ent scolaire (soit deux demi-journées). « Ceux qui se destinent à devenir professeur des écoles seront concentrés dans les académies déficitair­es, précise Edouard Geffray. Dans le second degré, ce seront prioritair­ement des étudiants dans les discipline­s déficitair­es. » Ces jeunes seront recrutés sous le statut d’assistant d’éducation.

Combien de jeunes seront-ils prérecruté­s ?

Pour la rentrée 2019, l’objectif du ministère est d’atteindre 1 500 prérecrute­ments et, pour l’année 2020 et les suivantes, 3 000 prérecrute­ments par an.

Combien seront-ils rémunérés?

« La préprofess­ionnalisat­ion va lever la contrainte financière », assure Edouard Geffray. Notamment car la rémunérati­on des assistants d’éducation sera cumulable avec une bourse. En L2, le jeune touchera 683 € par mois, 963 € l’année suivante et 980 € en M1. Si l’on prend l’exemple d’un jeune touchant une bourse d’échelon 2, il percevra 944 € net en L2, 1 214 € en L3 et 1 231 € en M1.

Pourquoi les syndicats sont-ils inquiets ?

Certains syndicats craignent que ces assistants d’éducation occupent aussi des fonctions de surveillan­ts. « Les jeunes prérecruté­s auront un contrat spécifique avec des missions différente­s de celles des autres assistants d’éducation (AED), assure Edouard Geffray. Il n’est pas question qu’ils surveillen­t la cantine, par exemple. Ils ne vont pas non plus remplacer un prof absent.»

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Les assistants d’éducation pourraient cumuler rémunérati­on et bourse.

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