Les bienfaits de Nao le robot à l’Institut Clemenceau
L’humanoïde est arrivé au service de rééducation pédiatrique, à l’Institut Clemenceau
Ils sont cinq mardi matin à assister au premier atelier consacré à la langue des signes. En attendant le début de la séance, les bambins jettent un coup d’oeil à la table derrière eux. Là où patiente Nao. Le robot humanoïde est le nouveau pensionnaire du service de rééducation pédiatrique de l’Institut universitaire de réadaptation Clemenceau (IURC) de Strasbourg.
«Les enfants sont fascinés»
Arrivé mi-janvier, il vient jouer un médiateur, complémentaire, dans la prise en charge thérapeutique d’enfants en rééducation fonctionnelle. Compagnon des soignants, Nao a déjà fait ses preuves ailleurs auprès de jeunes autistes, de personnes âgées, ou en neuropédiatrie, mais son exploitation dans un service tel que celui de l’IURC est inédit. Mardi, Nao ouvre la séance. « Bonjour les enfants. Je suis content de vous retrouver. Est-ce que tout le monde est là ? » Et quand le robot fait mine de ne pas voir le petit Néo, ce dernier se redresse pour se mettre dans son champ de vision. Il invite ensuite les enfants à signer les mots qu’il prononce ou les actions qu’il fait : « Vous savez comment dire “robot” en signe ? » Les enfants sourient et ne le quittent pas des yeux.
C’est pourquoi il peut être utile « pour détourner l’attention de l’enfant pendant un soin douloureux : il fait du yoga, il danse… Les enfants sont fascinés », remarque Emilie Gein, puéricultrice. Si, par ses facéties, Nao peut permettre de dédramatiser l’hospitalisation, il accompagne aussi la motricité des jeunes patients : « Quand le robot se lève, ce sont vraiment les gestes qu’on apprend aux enfants. C’est quand même plus ludique si de temps en temps c’est un robot sympa, mignon, qui le fait, plutôt que tout le temps le même kiné», sourit Emilie Gein. Si elle doit encore apprendre à l’apprivoiser, l’équipe médicale remarque déjà un effet Nao « en tant qu’intermédiaire ».