20 Minutes (Strasbourg)

Derrière chaque chant de supporters se cache une histoire extraordin­aire

De la plus drôle à la plus tragique, petite sélection des mélodies entendues dans les stades de L1

- Le service sport et les bureaux locaux

Vous les écoutez, vous les fredonnez, et, parfois, vous les massacrez. Chaque week-end, les chants de supporters donnent un peu de magie aux belles affiches ou rendent supportabl­es les purges de L1. Parce que, derrière ces chansons, il y a souvent une histoire, 20 Minutes vous a fait une sélection de celles qu’il faut absolument connaître.

La plus bonne franquette. « Galettesau­cisse je t’aime ! J’en mangerais des kilos, et des kilos. Dans toute l’Illeet-Vilaine, avec du lait Ribot ! » Vous l’aurez deviné, on est bien à Rennes. « Cette chanson est née au début des années 1990, après un déplacemen­t à Marseille, raconte Benjamin Keltz, auteur du livre Supporters du Stade Rennais, le manuel officieux. Deux fans du Roazhon Celtic Kop ont entendu “51, je t’aime” dans les tribunes du Stade Vélodrome. Cela les a fait marrer, et ils en ont fait une version locale, avec la galette-saucisse, qui est un peu l’emblème de la ville. La chanson a eu un succès incroyable dans les tribunes, elle a traversé toutes les couches sociales et les génération­s.»

La plus drôle. « Depuis 95 résonnent les chants ultras. Et depuis la DH, ils ne faiblissen­t pas. Dans tous les stades de merde, nous nous sommes déplacés, parfois on s’est fait chier, mais fidèles à jamais. » Les ultras rémois ont adapté à leur sauce « Milord », d’Edith Piaf. « C’est le chant historique du groupe, qui nous accompagne à chaque match, explique Florian, président des Ultrem 1995. On reprend quelques fois des airs connus et on les adapte avec des propos concernant le groupe, le club, la ville.»

La plus bizarre. « Quatre buts au fond des caisses, c’est vraiment un festival, et la cigogne du RCS qui s’envole dans les étoiles… » Cette chanson, interprété­e par Christophe O’Neil dans les années 1990, est l’ancien hymne de Strasbourg. « Aussi kitsch soit-il, il est lié à des émotions et fait donc partie de notre culture Racing, raconte Grégory Walter, vice-président de la Fédération des supporters du Racing club de Strasbourg. Les ultras aiment bien l’entonner dans un esprit second degré, notamment quand on marque un quatrième but. Cela le remet ponctuelle­ment sur le devant de la scène.»

La plus honnête. «Peu importe le nombre, peu importe le nombre qu’on est, Monaco, nous, on va supporter. (…) Partout en France on va se déplacer, et quand Monaco va marquer, c’est tous les ultras qui vont chanter. » A Monaco, on n’est pas nombreux dans les tribunes et on le revendique. « Ce chant est une preuve de lucidité et représenta­tif de l’esprit des supporters, avoue Romain, qui suit l’ASM depuis 1997. Oui, on se fait railler parce que Monaco a peu de supporters. On le sait et ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est la passion. »

La plus tragique. « C’est un Argentin, qui ne lâche rien, Emiliano Sala, Emiliano Sala, Emiliano Sala. » Ce chant a été inventé par les supporters de Nantes après la disparitio­n de l’attaquant, à la suite de son accident d’avion. «Je l’ai entendu la première fois en tribune lors de Nantes-Saint-Etienne [le 30 janvier], raconte Antoine, fan du FCN. Il sera chanté indéfinime­nt à la neuvième minute de tous les matchs du FC Nantes. Je le vois comme une espèce de stèle musicale à la gloire d’Emiliano Sala. Ce chant est rentré dans la tête de tout le monde.»

« C’est vraiment un festival, et la cigogne du RCS qui s’envole dans les étoiles… » Chant des Strasbourg­eois

« C’est un Argentin, qui ne lâche rien, Emiliano Sala, Emiliano Sala… » Chant des Nantais

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Les supporters de Strasbourg reprennent parfois un chant assez ancien. A Nantes, Sala est dans toutes les têtes.
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