Un robot lancé pour capter les déchets plastique
Une start-up alsacienne expérimente une machine pour capter les déchets plastique
Baignades dans l’Ill, retour des joutes traditionnelles, piscines flottantes, bateaux électriques : Strasbourg renoue avec ses canaux et ses rivières. Or, chaque jour, les cours d’eau charrient en France 47 000 t de déchets plastique, qui finissent sur le littoral français. Depuis février, une « baleine de rivière », baptisée River Whale par ses créateurs, une start-up alsacienne, a fait son apparition dans les cours d’eau de Strasbourg, à la presqu’île Malraux. Leur projet, appelé H2ope, est un dispositif expérimental qui permet de « capter les déchets circulant sur les cours d’eau pour les empêcher d’atteindre les océans », expliquent ces derniers. C’est pour l’instant un prototype. Une sorte de robot. Tous les déchets récupérés feront l’objet d’un tri, d’une pesée et seront intégrés dans le circuit de recyclage et de revalorisation.
Son principe? Deux bras flottants d’une longueur d’environ 2 m reliés à un couvercle qui fait office de collecteur. Tout au long de ces bras, des fanons – des sortes de lames cornées souples comme en ont les baleines – permettent de capter les déchets, ceux qui flottent ou qui sont immergés. Après Malraux, « il sera placé dans le secteur du Herrenwasser sur lequel la ville travaille pour y réautoriser les baignades naturelles un jour », explique sur sa page Facebook l’adjoint au maire Jean-Baptiste Gernet. « Le mieux, c’est de réduire les déchets, un travail en amont », assure Simon Baumert, cofondateur de l’association Zéro déchet Strasbourg. Et pour y arriver, « mieux vaudrait ne pas mettre à disposition des gobelets, des sacs plastique, même bio ressourcés », plaide Simon Baumert.
Un intérêt pédagogique
L’association reconnaît l’utilité des robots, des collectes, mais elle leur confère surtout un intérêt « pédagogique ». « Le robot est un outil qui interpelle, alerte. C’est bien pour montrer qu’il y a un problème. Cela interroge sur le nombre de déchets que l’on peut trouver, mais on ne va pas mettre des machines partout dans les rivières. Ce n’est pas pérenne. Il faut mettre de l’argent, beaucoup d’argent, dans la prévention, l’éducation mais aussi légiférer, au niveau de la ville, de l’Etat. » Dans le viseur les pailles, les cotons tiges, les gobelets jetables, les bouteilles en plastique, les déchets produits par les emballages de la restauration rapide. Les mégots aussi car un seul pollue 500 l d’eau. Il faut développer de nouveaux systèmes de consommation. »
« Le mieux, c’est de réduire les déchets, un travail en amont. » Simon Baumert, association Zéro Déchet Strasbourg