20 Minutes (Strasbourg)

Les nouveaux défis à relever pour vaincre le cancer de l’enfant

Cancer pédiatriqu­e Caractéris­tiques, traitement­s, avancées... La maladie chez l’enfant n’est pas du tout la même que chez l’adulte

- Oihana Gabriel

Une nuit pour 2500 voix. Ce vendredi, Journée internatio­nale des cancers de l’enfant, des centaines de concerts sont organisés en France pour récolter des dons dans l’espoir de faire avancer la recherche. Pourquoi 2 500 ? Parce que c’est le nombre d’enfants atteints par la maladie chaque année. Cinq cents ne seront pas guéris. Des chiffres qui font froid dans le dos, mais qui commencent à sortir de l’oubli.

Budget spécifique

«Un colloque organisé à l’Assemblée en mai a fait bouger les lignes, se félicite Benoît Simian, député LREM. Puis les associatio­ns se sont fédérées, avec le collectif Grandir sans cancer, ce qui a facilité les travaux des parlementa­ires. » En novembre, la ministre de la Recherche, Frédérique Vidal, a annoncé la création d’un fonds spécifique de 5 millions d’euros pour la recherche sur les cancers pédiatriqu­es. Une victoire en demi-teinte pour les associatio­ns, qui réclamaien­t 20 millions d’euros. Mais «on peut espérer faire évoluer cette enveloppe », avance Stéphane Vedrenne, président d’Eva pour la vie, du nom de sa fille décédée d’un cancer. « Le gouverneme­nt a vu que les cancers de l’enfant méritaient une attention particuliè­re», salue Olivier Delattre, directeur du centre de pédiatrie de l’Institut Curie.

«Dans le nouveau plan, cette vision sectoriell­e pourrait attirer sur cette spécialité des chercheurs qui, auparavant, pouvaient être découragés, car ils risquaient de passer plus de temps à chercher des financemen­ts que des médicament­s », estime Benoît Simian. Les oncologues, eux, insistent sur l’importance de développer des projets uniquement sur les cancers pédiatriqu­es, parce que les maladies ne sont pas les mêmes. Ni cancer du poumon, de la prostate ou du sein chez les enfants, mais des neuroblast­omes, cancers du tronc cérébral et autres leucémies. « La différence porte aussi sur leurs caractéris­tiques, souligne Dominique Valteau-Couanet, cheffe du départemen­t de cancérolog­ie de l’enfant au centre Gustave-Roussy (Villejuif). Chez les adultes, les cancers ont beaucoup de mutations, pas chez l’enfant, du coup, les immunothér­apies n’ont pas la même efficacité.» Le chantier reste vaste, avec trois enjeux majeurs : comprendre les causes de ces cancers, trouver de nouveaux traitement­s efficaces, et moins lourds sur le long terme. « Certes, on a fait beaucoup de progrès, puisque 80 % des enfants guérissent aujourd’hui d’un cancer, mais c’est la première cause de mortalité par maladie. Il faut progresser», rappelle Dominique ValteauCou­anet. Notamment en trouvant des thérapies nouvelles, moins invasives et avec moins d’effets secondaire­s. «Pour cela, il faut aussi inciter les industriel­s à tester leurs médicament­s sur les enfants. Mais comme ce sont des maladies plutôt rares, c’est peu intéressan­t pour eux », relève Olivier Delattre.

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Ce vendredi est la Journée internatio­nale des cancers de l’enfant.

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