Les comptes sont un peu flous
Fonction publique Olivier Dussopt, le secrétaire d’Etat auprès de Gérald Darmanin, a présenté jeudi matin l’un des principaux projets de loi de l’année 2019 : la réforme de la fonction publique. « Nous voulons bâtir la fonction publique du XXIe siècle», a affirmé Olivier Dussopt. Mais avec quels effectifs? Le programme d’Emmanuel Macron prévoit en effet 120 000 suppressions de poste d’ici à 2022, dont 50 000 dans la fonction publique d’Etat, le reste (70000) devant être assumé par les collectivités locales (mairies, conseils départementaux, etc). Or, le projet de loi (comme Olivier Dussopt) reste évasif sur le sujet. L’exposé des motifs est plus clair. Le futur texte vise à engager l’Etat «dans une démarche d’accompagnement exemplaire (…), notamment dans le cadre de départs volontaires». Il s’agit, par exemple, de permettre à un agent d’être «mis à disposition» d’une entreprise privée «en vue d’une reconversion professionnelle », en apportant des garanties de maintien du salaire. L’exécutif veut aussi que les fonctionnaires, dont le service est externalisé, voient leur contrat de travail transformé en CDI, tout en gardant la possibilité de revenir dans l’administration. Ces dispositifs, en plus des départs à la retraite non remplacés, seront-ils suffisants pour respecter la promesse de campagne du chef de l’Etat? Dans le même temps, le gouvernement doit faire face à la contestation des «gilets jaunes», dont beaucoup protestent contre la disparition des services publics. Comment donc rassurer l’opinion sans trahir les engagements présidentiels ?
Les organisations de la branche doivent se réunir lundi pour déterminer si elles appellent à la grève.