20 Minutes (Strasbourg)

«A 50 ans, la peau change mais la vitalité demeure»

La comédienne Juliette Binoche est lumineuse dans «Celle que vous croyez», en salles mercredi

- Propos recueillis par Caroline Vié

Juliette Binoche incarne une quinquagén­aire abandonnée qui se lance dans un jeu dangereux dans Celle que vous croyez, de Safy Nebbou. Son personnage s’invente un profil de femme de 24 ans sur les réseaux sociaux dans le but de séduire un jeune homme, incarné par François Civil. La comédienne a raconté à 20 Minutes ce rôle bouleversa­nt.

En quoi ce personnage vous a-t-il parlé ?

Il peut toucher toutes les femmes, me semble-t-il. Celle que j’incarne doit faire face à un abandon qu’elle ne peut accepter quand son mari depuis vingt ans la quitte pour une plus jeune. C’est un sentiment intolérabl­e, qui la pousse à se créer un avatar sur les réseaux sociaux afin de se sauver, avant de se résoudre à accepter la situation. Comment peut-on se résoudre à être abandonnée ?

On passe par des phases pas marrantes. Il n’est pas facile de se dire qu’on a perdu sa séduction. Mais on finit par sortir de son orgueil, par admettre qu’on n’est rien… Et c’est là qu’arrive la bonne nouvelle de l’histoire : la maturité donne une force incroyable une fois qu’on a accepté la libération qu’elle apporte. N’est-ce pas plus difficile de mûrir quand on est actrice ?

Il est certain qu’on a une loupe braquée sur soi en permanence ! Mais nous sommes chanceuses en France, car la tradition de filmer les femmes à tous les âges est fermement implantée. La vie ne s’arrête pas à 50 ans : la peau change mais la vitalité demeure. Est-ce pour cela que votre personnage a l’air de changer d’âge selon ses émotions ?

La lumière et le maquillage ne sont pas étrangers à ce phénomène, mais il n’y a pas que cela. Comme dans la vie, un mécanisme nous rajeunit quand on est amoureux. Si l’on se persuade qu’on a 24 ans, on prend un sacré coup de jeune. Le film s’appelle Celle que vous croyez : elle croit vraiment avoir rajeuni et ça se voit. Le film dénonce aussi les dangers des réseaux sociaux. Vous font-ils peur ?

J’ai un compte Instagram qui me semble idéal pour partager des informatio­ns, des idées et pour découvrir des artistes. Maintenant, si vous tombez amoureux d’une image sur Internet, vous ne pouvez pas blâmer les réseaux. C’est bien fait pour vous : vous n’aviez qu’à faire attention.

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L’actrice incarne une quinquagén­aire qui séduit un jeune homme.

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