20 Minutes (Strasbourg)

Le feu repasse au vert pour les Bleus

Vainqueur de l’Ecosse samedi, le XV de France a enfin retrouvé le chemin de la victoire. Mais gare à l’excès de confiance

- Bertrand Volpilhac

C’est presque un peu dommage qu’il faille attendre quinze jours pour revoir jouer nos Bleus, en Irlande. Non pas qu’on ait particuliè­rement hâte d’assister à ce quatrième match du Tournoi des VI Nations, mais on a peur que toutes les jolies phrases entendues au sortir de la victoire samedi face à l’Ecosse (27-10) s’oublient vite. Félicitant ses joueurs dans le vestiaire pour leur « paire de couilles », le sélectionn­eur, Jacques Brunel, a senti «qu’il y avait quelque chose»… Le centre Gaël Fickou évoquait, de son côté, un possible «déclic», né dans «l’adversité» d’une semaine sous pression à Marcoussis, où « on a été obligé de compter que sur l’équipe et le staff ». Pas certain, cependant, que ledit déclic pouvait venir de quelqu’un d’autre. Mais le fait est que, pour l’instant, le plan de motivation mi-méthode Coué, mi-les journalist­es-sont-très-méchants ne fonctionne pas trop mal. « Je suis persuadé que toutes les critiques qu’on mange depuis quelques mois, quelques années, il y a un moment où on va s’en servir pour sortir cette boule qu’on a en nous, cette boule de feu qui grandit, lançait dimanche Jean-Baptiste Elissalde, l’entraîneur des trois-quarts tricolores. Il faut qu’on arrive à la lâcher et quand elle sera bien forte et bien prête…»

Certes, on pourrait arguer que le principal talent du XV de France, samedi, a été de trouver plus mauvais que lui, avec cette équipe du XV du Chardon dont il manquait tous les meilleurs joueurs. Mais il y a, malgré tout, de vrais points positifs à tirer, dont la bonne tenue de la charnière Antoine Dupont et Romain Ntamack et, plus globalemen­t, l’enthousias­me d’une équipe de France très jeune.

« On n’a aucun doute quand on met des garçons comme ça sur le terrain, expliquait Jacques Brunel après le match. Il faut attendre le bon moment et, samedi, c’était leur moment. Ils ont su le saisir.» Julien Bonnaire, l’entraîneur de la touche, loue également leur « envie de jouer, de progresser et de se faire plaisir sur le terrain».

Autant dire qu’on attendra un peu, et particuliè­rement ce déplacemen­t en Irlande le 10 mars, pour croire au renouveau. Ce que Jacques Brunel a fini par avouer lui-même, malgré l’enthousias­me ambiant : « La valeur de cette victoire, c’est ce qu’on veut bien lui donner, ce dont on avait besoin. On a bien conscience qu’il y a un chemin, que cette équipe d’Ecosse était diminuée, qu’on va rencontrer de meilleures équipes prochainem­ent… C’est dans les prochaines semaines qu’on verra la valeur de notre équipe. » Ça, au moins, on est d’accord.

« Il faut attendre le bon moment et, samedi, c’était leur moment. » Jacques Brunel, à propos des jeunes comme Ntamack et Dupont

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Titularisé en 10, Romain Ntamack (19 ans) a été intéressan­t face à l’Ecosse.

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