20 Minutes (Strasbourg)

Un classique Real-Barça, ce n’est plus vraiment ça

- Antoine Huot de Saint Albin

Les grands rivaux du football espagnol s’affrontent deux fois cette semaine

Evidemment, on sera devant notre télévision pour écouter les envolées lyriques d’Omar Da Fonseca lors de la demi-finale retour de Copa del Rey Real Madrid-Barcelone (1-1 à l’aller), ce mercredi. Pour les absents, il y aura un même deuxième service samedi, en championna­t. Mais l’affiche, si elle reste belle sur le papier, paraît de moins en moins excitante. La faute à une impression de déjà-vu ? Avec deux clubs en pleine transition, le Clasico a « un peu perdu de sa valeur sportive, selon Thibaud Leplat, auteur de Clásico : Barcelone-Real Madrid, la

Guerre des mondes (éd. Hugo Sport). Mais il y a un arrière-fond historique et politique très fort, qui est le coeur de cette rivalité. Ces deux matchs tombent pendant le procès des indépendan­tistes catalans à Madrid. Ça a une portée énorme. » En conférence de presse, l’entraîneur du Real, Santiago Solari, s’est présenté devant une trentaine de caméras mardi. Plus que pour un match normal de Liga, mais un peu moins que pour une affiche de Ligue des champions. Nul doute que les départs de Cristiano Ronaldo et de Zinédine Zidane, cet été, ont aussi un peu joué. «Oui, il n’y a plus le duel tant attendu avec Messi, mais malgré tout ce que les gens croient, le club est au-dessus des joueurs, explique l’ancien arbitre Eduardo Iturralde Gonzalez. Il y a de la vie après le départ des stars. Di Stefano, Raul, Maradona ou Cruyff sont partis, et ça n’a pas empêché que cette rivalité continue. » « Le Clasico reste toujours le match qui écrase tout, valide Jean Décotte, journalist­e à l’AFP à Madrid. Il y a environ 600 millions de téléspecta­teurs devant leur écran, c’est le match de clubs le plus suivi au monde, plus qu’une finale de Ligue des champions. Il n’y a pas beaucoup d’équivalent­s en Europe ou dans le monde.»

«Moins de polémiques»

Si, de ce côté des Pyrénées, on sent que le Clasico excite un peu moins les foules, c’est aussi parce que le Barça a fait le trou en Liga, avec neuf points d’avance sur le Real, qui est luimême devancé par l’Atlético. « Si les deux clubs étaient proches au classement, il y aurait un peu plus de tension », confirme Iturralde. « Les coachs [Solari et Valverde] ont un profil qui fait qu’ils ne vont pas enflammer un match avant qu’il ne se joue. Ils ne sont pas des stars comme les deux autres [Mourinho et Guardiola], reprend notre ancien arbitre. Du coup, sur le terrain, c’est aussi plus calme. » Même son de cloche pour Jean Décotte : « Aujourd’hui, ça s’est quand même apaisé. L’air est moins “vicié”. On parle beaucoup plus de football, de ballon, depuis Ancelotti et Zidane. Surtout, sur le plan du jeu, ça s’est équilibré, ça a gagné en imprévisib­ilité et perdu en polémiques. Quoique, qui dit Clasico, dit polémiques. »

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Benzema et Dembélé se seront retrouvés trois fois en moins d’un mois.

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