Les étudiants aussi s’opposent à un 5e mandat
La perspective d’un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika ne réjouit pas une partie de la jeunesse algérienne. Après les manifestations de masse de vendredi, puis les cortèges de moindre ampleur dimanche et lundi, les étudiants ont pris le relais de la contestation avec des rassemblements à Alger et dans la plupart des grandes villes du pays.
La force des réseaux sociaux
Mardi matin, environ 500 étudiants se sont regroupés à l’intérieur de la fac centrale d’Alger, aux cris de « Non au 5e mandat ! », « Bouteflika dégage! » ou « Algérie libre et démocratique ». Les agents de sécurité de l’université ont cadenassé les grilles pour les empêcher de sortir.
Dans l’après-midi, ils ont commencé une marche et ont été rejoints par d’autres groupes jusqu’à former un cortège de plusieurs milliers de personnes, au centre de la capitale. Après une phase d’observation du mouvement, la police a finalement fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de disperser la foule, et quelques heurts, avec des jets de pierre, ont été signalés. Pour de nombreux observateurs, la participation de la jeunesse algérienne est jugée «inédite». «Ils ont répondu à des appels au soulèvement anonymes lancés sur Facebook, précise Nacer Djabi. Les réseaux sociaux sont devenus la première force mobilisatrice de l’Algérie.» Ainsi, avec le hashtag « Non au 5e mandat », différents rassemblements hors de l’agglomération algéroise ont été rapportés. Le site d’information TSA (Tout sur l’Algérie) a ainsi évoqué les cas des villes de Constantine (400 km à l’est d’Alger), Tizi Ouzou (100 km à l’est d’Alger), Ouargla (est) ou encore Annaba, dans le nord-est du pays. D’autres images, authentifiées, ont été publiées à Oran.