20 Minutes (Strasbourg)

Les polémiques sur le devant de la scène avant le concours

En Ukraine, en Italie, en Islande et même en France, les couacs s’enchaînent, deux mois avant le concours de chansons

- Fabien Randanne

« Eurodrama » : nom masculin et néologisme désignant une polémique liée à l’Eurovision. Le terme concerne généraleme­nt des chamailler­ies entre artistes ou des questions vestimenta­ires… Mais la politique et la diplomatie s’invitent dans le cru 2019. A un peu plus de deux mois de la finale, qui se déroulera en mai à Tel-Aviv (Israël), voici les exemples les plus marquants.

> Le retrait de l’Ukraine. Maruv a remporté samedi dernier la finale de la sélection ukrainienn­e pour l’Eurovision. Les téléspecta­teurs l’ont plébiscité­e, mais la chaîne UA : PBC, qui devait diffuser le concours, n’était pas ravie. La jeune femme, star dans son pays, est aussi très populaire en Russie, le pays voisin et ennemi. Le contrat que la télévision publique ukrainienn­e lui a soumis contenait des clauses strictes : elle devait annuler ses concerts dans le pays de Poutine, ne pouvait répondre aux médias sans l’aval de la chaîne et ne devait pas improviser sur scène. Elle a préféré dire adieu au concours. Contactés par UA : PBC, les deuxième, troisième et quatrième de la sélection ont tous refusé de la remplacer. L’Ukraine ne participer­a donc pas à l’Eurovision.

> Les fausses notes populistes en Italie. Nos voisins transalpin­s auront bien, eux, un candidat à Tel-Aviv. Mahmood a décroché son ticket pour l’Eurovision en remportant le Festival de Sanremo début février. Matteo Salvini, vice-président du Conseil, s’est empressé de tweeter pour faire savoir que le chanteur n’est pas sa tasse de thé. Parce que sa chanson, « Soldi », compte trois mots d’arabe et qu’il est né d’une mère italienne et d’un père égyptien, Mahmood n’a pas été épargné par les couplets racistes.

> La polémique-fiction de la France. La semaine passée, des médias israéliens assuraient que France 2 menaçait de boycotter l’Eurovision 2019. En cause : la série israélienn­e « Douze Points ». Elle met en scène un chanteur français gay et d’origine maghrébine qui, tout en participan­t au concours de chansons, se retrouve mêlé malgré lui à un projet terroriste. « Je pourrais comprendre que la France craigne l’amalgame entre Bilal Hassani et mon personnage dans la série », affirmait l’acteur Adel Djemai à 20 Minutes vendredi. Or, le projet a été lancé l’été dernier, bien avant que la candidatur­e de Bilal Hassani soit officielle. La série devrait être diffusée en mai.

> Le groupe islandais prêt à se battre contre Netanyahou. Le groupe Hatari est le grand favori en Islande, qui désignera son représenta­nt samedi prochain. Les membres du groupe ont déclaré dans une interview qu’ils ne participer­aient au concours qu’afin de protester contre Israël sur scène à Tel-Aviv. Ils ont aussi proposé d’affronter Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, dans un combat de glima, la lutte traditionn­elle islandaise, le lendemain de la finale de l’Eurovision.

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La chanteuse Maruv devait représente­r l’Ukraine en mai prochain.

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