20 Minutes (Strasbourg)

Au coeur du grand débat avec François de Rugy

François de Rugy a reçu des citoyens au ministère pour parler climat

- Lucie Bras

Il règne une agitation inhabituel­le devant le ministère de la Transition écologique, dans le 7e arrondisse­ment de Paris, ce mercredi soir. Dans son ministère, François de Rugy accueille le grand débat national. Après la pétition L’Affaire du siècle, qui a recueilli plus de deux millions de signatures, il a lancé un appel sur Facebook pour convier des signataire­s à venir discuter climat avec lui. Sur 5 000 candidatur­es, ses équipes en ont retenu 175, dont celle de l’auteure de ces lignes. Avant d’entrer, tout le monde révise. On parle déjà voitures électrique­s, isolation des bâtiments et « gilets jaunes ». Le grand débat national se passe déjà là, dans la rue.

Réformer le capitalism­e

Dans la salle, les sièges sont disposés en rangs et en carré. Au centre, ce sont les places de François de Rugy et des secrétaire­s d’Etat Brune Poirson et Emmanuelle Wargon. A 20h15, ils s’installent face à une assemblée plutôt jeune. Après une courte introducti­on aux résultats (positifs) de la France en matière d’écologie, François de Rugy énonce les règles du débat. Deux heures maximum et deux minutes par question. « Le sujet de ce soir, c’est le climat. On attend des opinions, des analyses, des propositio­ns. » Après quelques questions, on entre dans le dur. « On sait ce qu’il faut faire. Quand est-ce qu’on commence ? », demande Sarah, 26 ans, avant de proposer une liste de solutions qui reçoit des applaudiss­ements nourris de la salle. Les critiques fusent sur l’«inaction» du ministre. « Monsieur le ministre, vos victimes elles sont là, elles sont devant vous. (…) Ce soir, je suis venue chercher des actes. Ne prenez pas le temps de me répondre, mettez juste le sujet à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres, et de tous ceux d’après», lance une participan­te. Dans de nombreuses questions, on sent cette urgence face à «l’inéluctabl­e» changement climatique. «Je suis inquiète. Tout le monde sait ce qu’il faut faire et personne n’a le courage de le faire », estime une autre, qui demande à réformer le « capitalism­e financier ». Brune Poirson choisit de lui répondre : «Je suis d’accord de A à Z avec l’intégralit­é de ce que vous avez dit. Oui, le système capitalist­e dans lequel on est, il est absurde. On a une finance qui ne fonctionne que pour ellemême. Nous en avons fait notre combat numéro un.» Le ministre répond ensuite aux critiques. « Chaque propositio­n, quand elle devient un acte, ça devient une polémique ou une source de conflits. Même si vous dites “pas de blabla, de l’action !”, il faut nous expliquer comment on dépasse les difficulté­s», souligne François de Rugy. Après près de trois heures d’un riche débat, le ministre sonne la fin de la soirée. Les propositio­ns émises ce mercredi vont être numérisées et analysées, avec toutes celles du grand débat national, a-t-il indiqué.

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Des signataire­s de la pétition L’Affaire du siècle ont débattu avec le ministre.

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