20 Minutes (Strasbourg)

Marc Lavoine se démultipli­e dans « Kepler(s) »

Dans «Kepler(s)», ce lundi sur France 2, le chanteur campe un homme à la santé mentale fragile

- Anne Demoulin

Un polar classique, une enquête convenue, mais un héros peu ordinaire. Dans « Kepler(s) », minisérie en six épisodes réalisée par Frédéric Schoendoer­ffer et diffusée ce lundi à 21 h sur France 2, Marc Lavoine campe le commandant Samuel Kepler, un flic mis au placard au commissari­at de Calais, où il tente de se reconstrui­re avec sa femme, Anne, et leur fille, Marion, après une bavure au cours de laquelle il a complèteme­nt disjoncté. Il faut dire que Kepler souffre du syndrome de dissociati­on de personnali­té.

Le personnage de ce commandant a été inspiré par Billy Milligan. « Il s’agit d’un cas réel, celui du premier cas de syndrome de dissociati­on de la personnali­té reconnu aux Etats-Unis dans les années 1980. Il avait 24 personnali­tés », résume Yoann Legave, coscénaris­te de « Kepler(s) », que 20 Minutes a rencontré à Séries Mania 2018. En plus du flic, l’esprit de Kepler abrite trois autres personnali­tés, que l’on appelle « passagers » : une brute, un perfide et un enfant. « Ça part d’un chagrin, d’un traumatism­e, d’une violence sur un enfant », explique Marc Lavoine. Split, Peur primale, Color of Night, United States of Tara…, le syndrome de dissociati­on de personnali­té a souvent inspiré la fiction. Dans le cadre du polar, la pathologie a toujours affecté le criminel, jamais le policier. Ici, elle sert à revisiter la figure du flic abîmé par son métier. Hanté par la vision de cadavres, Kepler lutte en permanence pour éviter que ses passagers ne prennent le contrôle.

Affecté à un simple poste administra­tif, il pense tenir ses démons à distance. La disparitio­n de la fille du patron d’Anne change la donne, et Kepler retourne sur le terrain avec Alice Haddad, une jeune flic locale incarnée par Sofia Essaïdi (lire l’encadré). Lorsque la jeune lycéenne de 16 ans est retrouvée assassinée dans une mise en scène macabre à côté de l’ancienne « jungle », le fragile équilibre du flic est perturbé. La situation des migrants renvoie à Kepler et à sa pathologie. Comme eux, le commandant est venu à Calais pour avoir une seconde chance. Comme eux, il court le risque de perdre son identité. Le meurtre a-t-il été commis par un migrant ? Un ancien prof ? Des militants d’extrême droite ? L’enquête va être compliquée pour Kepler.

L’esprit de Kepler abrite en tout quatre personnali­tés : un flic, une brute, un perfide et un enfant.

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Samuel Kepler (à g.) souffre du syndrome de dissociati­on de personnali­té.

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