« La capitale a une place unique au cinéma»
« Paris est à nous» Auteur spécialiste de cinéma, Philippe Lombard évoque la capitale sur grand écran
Paris est à nous, disponible sur Netflix, devait s’appeler à l’origine « Paris est une fête». Le film a été tourné dans un Paris en ébullition, entre les marches contre la violence terroriste et les manifestations contre la loi Travail. 20 Minutes a demandé à Philippe Lombard, auteur de Paris, 100 films de légende, quelle est la place de la capitale dans l’histoire du cinéma.
Paris est à nous peut être vu comme un documentaire sur Paris à la fin des années 2010. La ville a-t-elle souvent inspiré ce genre de film ?
Paris a une place unique au cinéma, celle de plus belle ville du monde. Il n’y a sans doute que New York pour la concurrencer. Même s’il y a beaucoup de tournages de films américains à Londres aussi, j’ai l’impression qu’on y voit toujours la même ville. Les visions de Paris sont plus variées, plus riches.
Mais Paris au cinéma est parfois montré comme un cliché…
Les cinéastes, américains surtout, racontent un Paris qu’ils connaissent déjà. Mais ce n’est pas grave. Dans Un Américain à Paris, tout est stylisé, ça raconte la vision fantasmée de Paris et de l’amour.
Paris est-il un personnage ou un décor de film ?
Paris a inspiré la nouvelle vague parce que cette génération voulait des tournages spontanés loin des décors des grands studios. Dans des films comme A bout de souffle, on voit des passants regarder la caméra. C’est très vivant.
Une des vertus de Paris est à nous est de montrer trois ans de la vie de Paris. Ce réalisme est-il fréquent ?
Pas vraiment. A titre personnel, je ne vais pas au cinéma pour voir ce qu’il y a en bas de ma rue. J’adore voir Tom Cruise traverser Paris à moto à toute allure dans Mission impossible, même si je sais qu’en réalité son parcours n’est pas crédible.
Paris est-il souvent idéalisé par les cinéastes ?
Souvent, mais pas toujours. Dans Peur sur la ville, Henri Verneuil montre un Paris inquiétant, oppressant, qui n’a rien de la vision touristique. Il y a aussi certains films de Polanski, comme Le Locataire ou Frantic. On y voit un Paris hostile aux personnages, dont on a envie de partir. C’est ça aussi, Paris.