Wauquiez impose ses règles pour la liste des Républicains
Pour établir la liste des candidats des Républicains aux européennes, Laurent Wauquiez a sa stratégie
A moins de trois mois des élections européennes, la droite s’active. Pour l’heure, seuls les 3 premiers des 79 noms de la liste Les Républicains sont connus : François-Xavier Bellamy, Agnès Evren et Arnaud Danjean. Ce mercredi, la Commission nationale d’investiture (CNI) doit débattre d’une «trentaine de noms» pour le scrutin du 26 mai. Et, spécificité, leur position sur la liste ne sera pas précisée...
«Montre ce que tu vaux»
« Les noms seront donnés par ordre alphabétique », confirme le vice-président du parti Damien Abad. « Cela permet de commencer la campagne avec 30 candidats qui vont se déployer, sans se poser la question des éligibles et des non-éligibles», précisait, dès lundi, l’entourage de Laurent Wauquiez. Les derniers sondages (entre 9 à 13 % des intentions de vote) promettent aux Républicains entre 10 et 15 sièges au Parlement européen. Un nombre de places restreint qui a convaincu le patron du parti de lancer une sorte de « casting » à la candidature. « L’objectif est de créer une émulation pour maintenir tout le monde dans le même bateau, pour que tous soient actifs dans la campagne », assure Damien Abad. Officiellement donc, les meilleurs candidats auront les meilleures places. La solution permet aussi au patron de la droite de gagner du temps. « On a souvent vu par le passé des gens arriver comme des seigneurs en position éligible, observe Philippe Gosselin, député LR proche de Valérie Pécresse. Tu veux être dans les premiers ? Montre ce que tu vaux car, cette fois, les places sont chères. » Parfois malmené en interne, Laurent Wauquiez doit composer sa liste avec de multiples facteurs. La CNI a acté le principe d’un renouvellement à 50 % des 20 premières places de la liste, mais des eurodéputés LR sortants souhaitent être reconduits, comme Nadine Morano, Brice Hortefeux, ou encore Geoffroy Didier. D’autres noms circulent comme ceux de l’ex-députée Laurence Arribagé et du proche de Nicolas Sarkozy Frédéric Péchenard. « Une liste, c’est une alchimie difficile à trouver, note Damien Abad. Il faut respecter l’équilibre des territoires, les sensibilités politiques, les âges, le nombre de sortants, les thématiques des uns et des autres… »