20 Minutes (Strasbourg)

La vigilance en sommeil

Selon un sondage OpinionWay pour Optic2000, un Français sur deux reconnaît avoir somnolé au volant. Ce phénomène est la cause de 25% des accidents mortels sur les autoroutes.

- Delphine Bancaud * Menée du 27 février au 3 mars auprès d’un échantillo­n de 1 350 détenteurs du permis de conduire âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Les yeux qui papillonne­nt de plus en plus avant de se fermer alors que vous êtes au volant. Loin d’être un épiphénomè­ne, la somnolence au volant est un risque que font courir fréquemmen­t les conducteur­s à eux-mêmes et aux autres. Selon une enquête réalisée par OpinionWay pour Optic 2000* et parue ce jeudi, près d’un Français sur deux déclare ainsi avoir déjà somnolé au volant et 38 % des sondés avouent même avoir déjà eu peur de causer un accident parce qu’ils avaient une forte envie de dormir.

Un danger dont les effets se mesurent dans le dernier bilan de l’accidental­ité routière de l’Observatoi­re national interminis­tériel de la Sécurité routière. Il indique que, entre 2013 à 2017, la somnolence était en cause dans 25 % des accidents mortels sur les autoroutes. C’était même la première cause d’accident chez les conducteur­s âgés entre 55 ans et 74 ans sur le réseau autoroutie­r en 2017. «Les longues distances parcourues sur autoroute peuvent être plus propices à la somnolence en raison de la monotonie du trajet, observe le délégué interminis­tériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe. Mais les accidents causés par la fatigue sont aussi constatés sur certaines grandes routes droites du réseau secondaire, comme dans les Landes. »

Conseils et technologi­e

Les conducteur­s ont aussi plus tendance à piquer du nez lors des grands départs en vacances, observe Nathalie Irisson, la secrétaire générale de l’associatio­n Attitude Prévention : « Non seulement les conducteur­s ont accumulé de la fatigue les mois d’avant, mais ils ont aussi tendance à se coucher tard la veille d’un départ, pour boucler leurs valises. Ou à partir tôt pour éviter les embouteill­ages. » « Tous les conducteur­s ne respectent pas non plus le principe d’une pause toutes les deux heures, alors que conduire demande une forte concentrat­ion », souligne Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière. Pour éviter d’avoir envie de tomber dans les bras de Morphée, il suffit pourtant de prendre quelques précaution­s. Comme « ne pas conduire si l’on prend un médicament sur lequel est affiché un pictogramm­e rouge», prévient le professeur Pierre Philip, responsabl­e de la clinique du sommeil du CHU de Bordeaux-Pellegrin. « Ne pas boire d’alcool avant le trajet et prendre un repas léger », préconise Nathalie Irisson. Ou bien, plus novateur, s’offrir une paire de « lunettes connectées qui détectent la fatigue via les battements de paupière et préviennen­t le conducteur», propose Emmanuel Barbe. Toutefois, glisse Nathalie Irisson, « la technologi­e ne remplacera jamais un bon repos ».

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Plus d’un tiers des sondés avouent avoir eu peur de causer un accident.

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