Econome en énergie et en euros?
Les nouvelles normes thermiques vont imposer des constructions plus exigeantes
Entre l’écologie et le bâti, c’est une affaire qui dure. Depuis le 1er janvier 2013, tous les bâtiments neufs à usage d’habitation doivent respecter la réglementation thermique 2012 (RT 2012). L’un des textes « les plus exigeants en Europe », explique Christophe Boucaux, délégué général adjoint des Constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment (LCA-FFB). La réglementation thermique 2020 (RT 2020), à partir du 1er janvier 2021, ira plus loin. L’objectif est de généraliser les maisons positives, produisant plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Mais ces nouvelles normes vont-elles entraîner une hausse des coûts des constructions ?
Selon une enquête réalisée en 2019 auprès de 131 professionnels du bâtiment par le site Batiactu, 65 % d’entre eux s’inquiètent d’éventuels surcoûts. « Nous sommes dans un secteur dont les principaux indicateurs tournent au rouge, donc, si techniquement nous savons déjà faire des bâtiments à énergie positive, nous devons avoir une démarche maîtrisée. Le coût de construction ne doit pas entraver l’accès à la propriété et au logement », précise Christophe Boucaux. C’est l’une des nouveautés de la RT 2020 : la prise en compte du bilan carbone de chaque construction. « De la production des matériaux, au transport, à la mise en service sur le chantier et jusqu’à la destruction et le recyclage du bâti », explique Serge Nauges, directeur général des constructions
Serge et Olivier et membre du réseau national de constructeurs de maisons individuelles Univia. « C’est sûr que, si vos matériaux viennent de Pologne ou de Chine, ça va être compliqué d’atteindre les objectifs. Il faudra faire appel aux fabricants locaux. »
Ce qui aura forcément un coût. Une affirmation que nuance Christophe Boucaux : « Est-ce que cela reviendra forcément plus cher ? C’est impossible à dire, car c’est nouveau pour nous. Tout dépend de nos ambitions, d’autant plus que nous ne savons pas comment tout cela sera calculé. Si les produits auxquels nous devrons recourir ne sont pas sur le marché ou à des prix insoutenables, alors, oui, effectivement il existe un risque. » Affaire à suivre.
« Est-ce que cela coûtera forcément plus cher ? C’est impossible à dire. » Christophe Boucaux,