20 Minutes (Strasbourg)

L’ombre du « tueur de la gare de Perpignan » plane encore

Jacques Rançon est interrogé sur le meurtre non élucidé d’une jeune informatic­ienne en 1986

- Thibaut Chevillard

Le « tueur de la gare de Perpignan » n’a peut-être pas encore livré tous ses secrets. Condamné à perpétuité en 2018 pour le viol et le meurtre de deux femmes à Perpignan à la fin des années 1990 et pour l’agression d’une troisième, Jacques Rançon, 59 ans, a été extrait de la prison de Béziers, mardi. Il a été placé en garde à vue par les enquêteurs de la section de recherche d’Amiens. Les gendarmes se demandent s’il n’aurait pas commencé son parcours criminel en tuant une autre femme, il y a trente-trois ans, près d’Amiens.

D’étranges similitude­s

Malgré l’acharnemen­t des enquêteurs, le meurtre d’Isabelle Mesnage, 20 ans, n’a jamais été élucidé. Cette informatic­ienne s’était volatilisé­e le 28 juin 1986. Son corps avait été découvert cinq jours plus tard par un agriculteu­r à Cachy, à l’est d’Amiens. Ses vêtements et des objets lui appartenan­t avaient été retrouvés près de son cadavre. Une informatio­n judiciaire avait été ouverte le 11 juillet 1986. Mais faute d’éléments, le juge d’instructio­n avait rendu une ordonnance de non-lieu en 1992. L’affaire aurait pu en rester là. Mais en mars 2018, les avocats de sa famille découvrent qu’un homme est jugé à Perpignan pour les viols suivis des meurtres de Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, et de Mokhtaria Chaïb, 19 ans. Toutes deux ont été mutilées après leur mort, « un peu comme le corps d’Isabelle Mesnage », confie une source proche du dossier. En outre, l’accusé est Picard et il a déjà sévi à au moins deux reprises à Amiens.

Après interventi­on des avocats de la famille de la jeune femme, le parquet a rouvert l’enquête. Depuis octobre, elle est confiée à deux juges d’instructio­n. Des investigat­ions ont permis de confirmer que Jacques Rançon « se trouvait dans la région en 1986 ». Tous ces éléments expliquent le fait que les enquêteurs en charge du dossier Mesnage ont décidé d’entendre le suspect, à Béziers, espérant qu’il leur confiera ses secrets.

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Jacques Rançon a été extrait de la prison de Béziers, mardi.

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