20 Minutes (Strasbourg)

C’est le grand débarqueme­nt

Une bande de jeunes joueuses américaine­s est venue en France pour suivre la compétitio­n et en découvrir l’ambiance

- Grégor Brandy

Quatre ans après le Canada, les voici en France. Lara et une dizaine de ses coéquipièr­es des San Francisco Hibernians ont avalé les 9 000 km séparant la côte ouest américaine de la France pour venir assister au premier tour du Mondial. Au menu : plusieurs matchs à Paris, au Havre, à Reims ou à Nice, et pas mal d’équipes différente­s à voir, avant de rentrer deux semaines plus tard. Petite spécificit­é, le groupe se balade toujours un ballon à la main, à la découverte des monuments et des stades français. Devant la tour Eiffel, le Louvre ou le Centre Pompidou, elles ont fait quelques jongles et essayé de mettre des petits ponts aux passants, touristes et vendeurs à la sauvette. «Avoir un ballon, c’est presque mieux qu’avoir un chien », compare Lara, visiblemen­t heureuse des rencontres faites jusque-là. Avec, elles ont l’impression de faire sourire les gens, d’en faire s’arrêter quelquesun­s, des choses qui n’arrivent pas à San Francisco, assurent-elles.

« Les bars ne sont pas décorés, les gens ne portent pas de maillots. »

Lara, supportric­e américaine

Mais ce qui les surprend, c’est l’absence de petites filles autour de ce ballon. Quand elles ont fait un five (foot à 5), à côté de la fan-zone, dans le 1er arrondisse­ment de Paris, elles n’ont joué que contre des garçons. Quand elles jonglent un peu partout dans Paris, seuls les garçons leur demandent s’ils peuvent les rejoindre. « Quand on vient d’un pays où le soccer est d’abord un sport féminin, le contraste est saisissant», explique Lara. En se baladant dans les rues françaises, elles ont aussi été surprises par la faible place prise par la Coupe du monde, pour l’instant. «On a peut-être vu deux pubs qui la promouvaie­nt, depuis qu’on est arrivées, reprend la jeune femme. Il y avait plus de trucs aux Etats-Unis. Les bars ne sont pas décorés, les gens dans la rue ne portent pas de maillots. D’ailleurs, c’est impossible de trouver des maillots, à part ceux de la France. » Même dans les stades, l’engouement n’est pas encore tout à fait là, à part lors du match d’ouverture, où « l’ambiance était folle avant le début ». « Beaucoup des stades sont vides », racontent-elles, deux jours après être rentrées d’un Espagne–Afrique du Sud au Havre, où le public était plus que clairsemé. On tente de leur expliquer, avec une grosse pincée de méthode Coué, que l’engouement autour du foot féminin (en dehors de l’équipe de France) n’a pas encore atteint celui du foot masculin, que la situation devrait s’améliorer ces prochaines semaines, quand les favorites seront sorties des poules et que les matchs à éliminatio­n directe commencero­nt. Manque de chance, elles ne seront plus en France pour y assister.

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Lara (à g.) et ses coéquipièr­es lors du match Etats-Unis-Thaïlande à Reims.

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