Le QG de Fontanel, cible privilégiée des manifestants
Alain Fontanel dément avoir demandé à la police de changer l’itinéraire de la manifestation
A Strasbourg, la réforme des retraites entre en résonance avec la campagne pour les municipales. Jeudi, les manifestants ont fait face aux CRS au niveau de la rue de Zurich et du Quai des Bateliers. Les forces de l’ordre étaient massées en nombre et plusieurs voitures de police bloquaient la voie au cortège. «Vous n’êtes pas aux ordres de Fontanel ! », a lancé un manifestant dans son mégaphone, tandis qu’un autre groupe chantait un slogan avec une insulte homophobe à l’encontre du premier adjoint et candidat LREM aux municipales. Comment expliquer cette situation ? L’intersyndicale (FO, Solidaires, CGT, CNT et FSU) a eu « la surprise » d’apprendre qu’il lui était interdit d’intégrer le quai des Bateliers dans le parcours de la manifestation mercredi. La raison? Le QG de campagne d’Alain Fontanel, situé sur cette voie, est devenu une cible privilégiée pour les manifestants qui défilent contre le projet du gouvernement. A trois reprises ces dernières semaines, les vitres de La Fabrique de la ville heureuse, les locaux du candidat, ont été recouvertes d’autocollants hostiles, et taguées. « Les responsables de la police nous ont dit qu’il fallait changer le parcours, car il ne fallait pas passer devant le local d’Alain Fontanel», affirme à 20 Minutes Esther Bauer, secrétaire de Solidaires Alsace. Le même discours a été tenu au syndicaliste FO, Hervé Gourvitch, lors d’une réunion avant la manifestation du samedi 11 janvier avec la police. Le changement du trajet de la manifestation est-il une exigence du candidat LREM ? Sollicité, Alain Fontanel dément : « Nous sommes pour le respect du droit de manifester, indique le premier adjoint. Les autocollants, ce n’est pas une agression. Par contre, nous avons déposé plainte pour la vitre endommagée pour des questions d’assurance. » Mais l’élu relativise, tout en replaçant les événements dans le contexte de la réforme des retraites : « Le local se trouve sur le parcours de la manifestation, c’est un moyen pour les gens d’exprimer leur colère. » Dans la soirée de jeudi, de nouveaux autocollants ont fait leur réapparition sur les vitres du QG de campagne du candidat.
«Le local est sur le parcours. C’est un moyen pour les gens d’exprimer leur colère. » Alain Fontanel