Avec foi et loi pour la sans-manches
Les adeptes de la «doudoune sans manches mania » assument et témoignent dirigeant de start-up qui la porte été comme hiver : « C’est pratique, mais surtout pas cher, pas fragile et facilement remplaçable. » Rien d’extraordinaire, nous direz-vous.
L’année est suffisamment entamée pour se poser de vraies questions : c’est quoi ce délire avec la doudoune sans manches ? Si on n’a vraiment rien contre ses adeptes – dont JeanPierre Elkabbach, qui l’arbore depuis des lustres –, une question nous chiffonne : pourquoi s’infliger ça ? «Dès que la température commence à baisser, c’est idéal pour sortir sans rester en “tenue d’intérieur”, mais sans non plus mettre un vrai manteau, une grosse doudoune. C’est un entre-deux hyper pratique », justifie Jean, un trentenaire parisien qui trimballe régulièrement cet ovni vestimentaire dans l’open space de la rédaction de 20 Minutes. Même discours chez François, un
Comme se balader en caleçon
Mais ce qu’on reproche à la doudoune légère sans manches (que nous nommerons « DLSM »), c’est qu’elle est très moche. « Elle est devenue une deuxième couche, en dessous d’un manteau. Elle apporte la solution du chaud, mais beaucoup moins celle du style », reconnaît Dinah Sultan, styliste chez Peclers, une agence de conseil en tendances. La DLSM n’aurait donc pas pour vocation d’être visible. D’une certaine manière, ce serait comme se balader en caleçon…
« Je trouve esthétiques les doudounes sans manches près du corps, qui gardent leur forme d’origine. Mais je ne porterais pas de “grosses” doudounes sans manches, je trouve que ça fait bourrin », argumente Jean. Si les femmes semblent avoir été un poil plus épargnées par la DLSM – hormis Isabelle Balkany –, elle a opéré une minirévolution dans le vestiaire masculin. « Avec Uniqlo est arrivé le style “upper casual”, du “casual wear”, explique Dinah Sultan. Il mixe les matières inspirées de l’outdoor et du sport, avec un vestiaire qui appartient aux travailleurs de bureau et à ceux qui ont des obligations vestimentaires au quotidien. » Et c’est le cas de François : « J’ai commencé à la porter pour le travail, elle me servait principalement d’outil marketing, et elle fait désormais partie de mes habitudes. » Il semblerait donc que la « doudoune sans manches mania » ait « contaminé» le monde de l’entreprise. Deviendrait-elle le nouvel uniforme de la start-up nation ? « Je suis davantage sur l’idée de “smart action”, nuance Jean. Elle a un petit côté aventurier (donc action), mais sans la “lourdeur” d’équipements sportifs (donc smart). » Désormais, vous ne regarderez plus votre doudoune sans manches (ni vos collègues) comme avant.