La percée de l’environnement
Ilots de fraîcheur, rénovation énergétique de l’habitat, fin du diesel... Les candidats avancent leurs solutions au nom du climat.
Un dernier acte symbolique et puis s’en va. Roland Ries s’y est engagé en septembre : il signera avant la fin de son mandat l’arrêté qui bannira les moteurs diesel de Strasbourg le 1er janvier 2025. « Ma volonté est de lancer le processus», avait alors justifié le maire de la capitale alsacienne. « Sachant tout de même que mon successeur pourra prendre un autre arrêté. »
Attention aux « inégalités »
Qu’en disent les principaux candidats à sa suite? Une seule s’engage vraiment à tenir le calendrier, Jeanne Barseghian. « C’est avant tout une question de santé publique », justifie la tête de liste d’Europe Écologie Les Verts, citant les exemples d’Oslo et de Copenhague. Les capitales norvégienne et danoise ont banni le diesel dès le début de cette année. Celle qui était en tête du sondage Ifop-Fiducial du 23 janvier est également favorable à la mise en place progressive d’une Zone à faible émission (ZFE) dans l’Eurométropole à partir de 2021, sur la base des vignettes Crit’Air. Mathieu Cahn la rejoint sur ce point précis. Le candidat du Parti socialiste met en revanche des conditions à la fin du diesel à Strasbourg en 2025. « Cela implique de mettre en place des solutions d’accompagnement social et de mobilité pour éviter que cette interdiction ne vienne renforcer les inégalités économiques, sociales et territoriales déjà existantes », insiste l’actuel adjoint au maire, dans un discours assez proche de son concurrent Alain Fontanel. Le représentant LREM appelle ainsi à trouver à « des solutions avant que n’arrivent les restrictions ».
Pour les définir, il compte faire appel à la population, via un tirage au sort. «Je réunirai dès le premier mois de mon mandat une convention citoyenne qui définira les solutions indispensables pour 2025 comme l’accompagnement financier, de nouvelles offres de transports, la prime d’achat vélo électrique, des stations de gaz naturel » détaille-t-il.
« De nombreux Strasbourgeois ne seront pas en mesure de changer leur voiture diesel d’ici à 2025 », pointe pour sa part Jean-Philippe Vetter en parlant de « mesure antisociale » à propos de la ZFE. Le candidat Les Républicains veut reporter à 2030 l’interdiction des véhicules dans la capitale alsacienne. Cela reviendrait à respecter le calendrier initialement prévu par la majorité actuelle. « Cela nous semble plus réaliste », abonde Hombeline du Parc. La tête de liste du Rassemblement National dit partager « les constats et inquiétudes concernant la pollution de l’air » mais « dénonce la précipitation et la cible qui est quasi unique, les classes populaires ». En reportant l’interdiction, elle espère une transition plus douce.
En tout cas, le diesel disparaîtra de Strasbourg un jour ou l’autre. Les cinq principaux candidats sont d’accord sur ce point.