La campagne déploie ses ailes en Iowa
Ce lundi, les démocrates sont soumis au premier scrutin d’une primaire qui s’annonce longue
Qui affrontera Donald Trump le 3 novembre? Après plus de six mois de campagne et sept débats télévisés, la primaire démocrate entre dans le vif du sujet avec le premier scrutin, qui se tient dans l’Iowa, ce lundi. Alors que Joe Biden est en tête des sondages, la course pourrait rester indécise jusqu’à la convention de Milwaukee, cet été. ˃ Que disent les sondages ? Historiquement, ils ne sont pas très précis dans l’Iowa, Etat rural. Selon les derniers chiffres, Bernie Sanders a le vent en poupe (24 %), devant Joe Biden (20 %), Pete Buttigieg (16 %) et Elizabeth
Warren (15 %). A l’échelle nationale, l’ancien vice-président Biden reste en tête, devant Sanders et Warren, avec Buttigieg et Bloomberg loin derrière. ˃ Pourquoi la primaire démocrate pourrait-elle durer très longtemps ? Dans chaque Etat, les candidats récoltant au moins 15 % des voix se partagent des délégués (sorte de grands électeurs) à la proportionnelle. Il n’y a aucun scrutin où le vainqueur rafle tout (« winner takes all »), comme chez les républicains. Dans l’Iowa, 41 délégués sont en jeu sur un total de… 3979. Suivront le New Hampshire, le Nevada et la Caroline du Sud, où Joe Biden espère frapper fort grâce à sa popularité chez les Afro-Américains. La course devrait commencer à se décanter lors du « Super Tuesday », le mardi 3 mars, où une douzaine d’Etats votent en même temps, avec près d’un tiers du total des délégués attribués d’un coup. ˃ Le résultat de l’Iowa prédit-il le vainqueur final? Depuis les années 1970, sur dix scrutins, six candidats démocrates qui ont terminé en tête dans l’Iowa ont remporté la nomination. Plus récemment, c’est même quatre sur quatre, avec Gore, Kerry, Obama et Hillary Clinton. En revanche, Bill Clinton n’avait fini que 4e avant de réaliser son célèbre come-back.
˃ Une convention contestée est-elle possible ? Le scénario d’une « brokered convention» se produira si aucun candidat n’obtient la majorité absolue des délégués. Les démocrates gardent en effet sous le coude 771«superdélégués», des cadres du parti, qui peuvent voter pour le candidat de leur choix, mais font en général pencher la balance en faveur de la personne arrivée en tête. Selon le site FiveThirtyEight, Biden a 42% de chances de s’imposer, contre 22% pour Sanders. Mais le risque d’une convention contestée à Milwaukee, mi-juillet, reste élevé, à 15%. C’est sur ce scénario que mise l’ex-maire de New York Michael Bloomberg qui s’est lancé tardivement dans la course et va rater les premiers scrutins. Sur le papier, un invité surprise devenant candidat pourrait même émerger comme… Clinton, en 2016.
Selon les derniers sondages, Sanders devance Biden dans l’Iowa.