L’apprentissage a su bâtir son succès
La ministre du Travail a annoncé une hausse de 16% en 2019 du nombre de jeunes entrés dans ce secteur
La relance de l’apprentissage est-elle en train de devenir une réalité ? Sous François Hollande, l’exécutif n’a pas réussi à porter le nombre d’apprentis à 500000 à l’issue de son quinquennat. Mais le gouvernement d’Edouard Philippe est persuadé d’y parvenir. Le vent est porteur, comme l’a souligné mardi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud : « Le nombre de jeunes entrés en apprentissage a progressé de 16 % en 2019. Soit 50 000 apprentis de plus.» Fin 2019, il y avait ainsi 485 800 apprentis. Et ce boom profite à toutes les régions, l’apprentissage progressant dans 96 départements sur 100. Plusieurs secteurs d’activité s’en félicitent : le nombre d’apprentis a progressé de 13 % dans le BTP et de 11 % dans l’industrie.
Mobilisation des régions
Ces résultats sont dus, selon Muriel Pénicaud, à la réforme de la formation professionnelle de septembre 2018, qui «a levé les freins administratifs, réglementaires et financiers qui bridaient inutilement l’apprentissage ». L’entrée en CFA a été assouplie pour les jeunes (limite d’âge repoussée de 26 à 30 ans et possibilité d’entrer en cours d’année). « Cela a permis à des jeunes de se reconvertir », note l’économiste Bertrand Martinot. Mais, selon ce dernier, directeur du conseil en formation chez Siaci
Saint Honoré, ces bons chiffres de l’apprentissage traduisent surtout l’effort des régions dans ce dossier : «Les exécutifs régionaux, qui étaient à la manoeuvre jusqu’à fin 2019, ont mis des moyens pour développer l’apprentissage et ont mobilisé les fédérations professionnelles et les missions locales.» Un avis soutenu par l’association Régions de France, qui a dénoncé mardi «les mensonges» de la ministre du Travail qui, selon cette institution, s’approprie les bons résultats de l’apprentissage. «La croissance à deux chiffres dont se prévaut à longueur d’interviews Mme Pénicaud, ce sont les régions qui en sont à l’origine!», souligne l’organisation dans un communiqué, rappelant avoir «financé l’apprentissage à hauteur de 9 milliards d’euros sur les cinq dernières années».