Guy Ritchie a l’art de rallier des gentlemen
Comme dans ses meilleurs films, le réalisateur dirige une nouvelle fois un bel ensemble de stars
Depuis Arnaques, crimes et botanique en 1998, Guy Ritchie s’est imposé comme un cinéaste habile pour réunir des stars autour de lui. The Gentlemen, qui convie Hugh Grant, Colin Farrell, Charlie Hunnam et Eddie Marsan autour de Matthew McConaughey, en est un bon exemple. Ce polar sur un roi du trafic de cannabis qui déclenche une guerre en voulant vendre son business correspond à ce que le réalisateur britannique sait faire : un film viril et choral, où de grands acteurs se mettent au service de dialogues ciselés.
«Un côté bon camarade»
« J’avais envie d’orchestrer le télescopage entre le mode de vie de mes personnages et leur business », explique Guy Ritchie dans le dossier de presse de The Gentlemen. « Guy sait fédérer ses acteurs autour de lui, car il a un côté bon camarade qui fait qu’on se sent à l’aise avec lui », confiait Jason Statham au moment de la sortie de Revolver. Dès son deuxième film, Snatch, en 2000, Guy Ritchie a confronté Jason Statham, son acteur fétiche, à Brad Pitt et Benicio del Toro. Il s’est ensuite assuré les services de Jude Law et Robert Downey Jr pour deux volets de « Sherlock Holmes ».
Le film de gangsters est également le genre de prédilection du cinéaste, qui sait créer des personnages délirants, comme le caïd Dorothy Macha (Ray Liotta) dans Revolver ou celui qu’incarne par Gerard Butler dans RocknRolla (2008). Dans The Gentlemen, on a un faible pour l’entraîneur de jeunes boxeurs pas vraiment finauds joué par Colin Farrell. «Il n’y a pas beaucoup de gentlemen dans mon film », plaisante Guy Ritchie. C’est ce qui fait le charme des rencontres entre ces hommes prêts à tout pour s’enrichir. Enfin, il métamorphose, de manière joyeusement décalée, Hugh Grant en plumitif maître chanteur. Il y avait longtemps que le comédien britannique n’avait pas été aussi bon. Le voir essayer d’arranger ses affaires face à un Charlie Hunnam impavide est tordant. A l’image du film tout en entier.