20 Minutes (Strasbourg)

Des mesures attendues pour protéger le massif

Maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex attend ce jeudi des mesures d’Emmanuel Macron pour protéger le massif

- Propos recueillis par Caroline Girardon

Emmanuel Macron se rend ce jeudi au chevet du Mont-Blanc. Le chef de l’Etat doit annoncer des mesures attendues par le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex.

Comment accueillez-vous la venue d’Emmanuel Macron ?

J’ai saisi personnell­ement le président de la République sur cette question. S’il vient me voir et qu’il a décidé de se rendre à Saint-Gervais, ce n’est certaineme­nt pas un effet d’annonce. Si j’ai en face de moi un président qui me dit : « Bonjour, je vous ai compris », ça ne va pas le faire. On travaille depuis plusieurs semaines avec les acteurs de la montagne, avec Mmes Borne [ministre de la Transition écologique] et Wargon [secrétaire d’Etat auprès de la ministre]. Aujourd’hui, je ne suis pas confiant, je suis carrément heureux parce que le président est le seul responsabl­e politique depuis 2003 qui a pris ce problème au sérieux et qui va y apporter des solutions. Quelles mesures sont les plus urgentes ?

A quoi ce site est-il destiné ? A faire de l’opéra ou de la publicité pour des crèmes dessert ? Ne vaut-il pas mieux lui redonner ses vocations originelle­s, à savoir l’alpinisme et le ski ? Si le président de la République valide ce mode de pensée, on aura gagné.

Faut-il encadrer le nombre de skieurs ou d’alpinistes ?

L’an dernier, avec le préfet, on a renouvelé la réservatio­n obligatoir­e, qui est désormais nominative. Quand le nombre de places en refuge est atteint, on ne grimpe pas. Et celui qui veut faire l’aller-retour dans la journée n’est pas concerné. Ce n’est donc pas une limitation en nombre : entre le 15 juin et le 15 septembre, entre 20 000 et 30 000 personnes tentent l’ascension du Mont-Blanc, à savoir entre 200 à 300 chaque jour.

Vous avez dénoncé les incivilité­s des touristes…

Bien sûr. On l’a vu en 2003 avec la canicule : sous cette belle couche blanche de neige, il y a les excréments, le pipi et tout ce que certains n’ont pas voulu redescendr­e parce qu’ils sont fatigués ou que c’est trop lourd à porter. On est sur un mode « je consomme ». Donc les mesures du président, c’est pour encadrer ces consommate­urs. Si on ne leur dit pas que c’est interdit, ils s’autorisent tout. On a Kilian Jornet qui se met à poil au sommet, on en a qui viennent faire du rameur ou qui installent des jacuzzis…

Craignez-vous que le Mont-Blanc souffre encore plusieurs années ?

Aujourd’hui, 99 % des gens sont choqués par ce qui se passe au sommet. Permettons d’aller sur le Mont-Blanc, mais fixons les règles. Quand vous êtes invité chez quelqu’un, ce n’est pas vous qui allez dire comment on se comporte. On ne met pas les pieds sur la table.

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Plus de 20 000 personnes tentent l’ascension du Mont-Blanc chaque année.
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