20 Minutes (Strasbourg)

Avant les Mondiaux, Martin Fourcade n’a pas fixé son futur

On ne sait pas si Martin Fourcade prendra sa retraite en fin de saison

- Nicolas Camus

Là, tout de suite, personne n’a envie d’y penser. L’intéressé encore moins. Mais la question va flotter dans l’air à Antholz (Italie), où se déroulent les championna­ts du monde de biathlon, à partir de ce jeudi. Elle pourrait s’évaporer après un podium, ou resurgira dans les débats si les jambes ne suivent pas. Ces Mondiaux sont-ils les derniers de Martin Fourcade (31 ans) ?

La possibilit­é existe. Ce n’est pas un secret, le plus grand biathlète français de l’histoire avait annoncé à la sortie des JO 2018 qu’il repartait dans un premier temps pour deux ans. Et donc qu’il ferait le point à la fin de l’actuelle saison. Pour le moment, Fourcade répond toujours pareil : «Je ne veux pas trop réfléchir. On verra au jour le jour.» « Pour en avoir parlé avec sa compagne, je pense que même elle n’est pas plus au courant que moi », confie Simon, son frère.

Même incertitud­e au sein des Bleus. « On en parle régulièrem­ent, et il en parle aussi, mais sans donner de choix, raconte Quentin Fillon Maillet. Lui-même ne sait pas encore, je pense. » Chacun sait que c’est ce que le Catalan ressentira au fond de lui qui fera pencher la balance. Mais on peut imaginer que les Mondiaux compteront. Car si le plaisir de se lever le matin pour aller s’entraîner est une notion essentiell­e, les résultats doivent suivre. «A 31 ans, après avoir tout gagné, on ne peut pas se contenter de vivoter », explique Simon.

La preuve avec ce beau mois de janvier, où Martin Fourcade a profité de l’absence de Johannes Boe pour retrouver le goût des courses dans lesquelles c’est lui qui fait souffrir les autres. «Les personnes qui le suivent au quotidien me disaient que c’était presque comme s’il était redevenu un cadet, tellement ce début d’année lui a fait du bien, se marre le frangin. Il s’est retrouvé. Peut-être qu’il est désormais plus dans la perspectiv­e de continuer. » Si c’est le cas, il pousserait alors jusqu’aux JO de Pékin, en 2022, puisqu’il a dit qu’il fonctionne­rait par cycle de deux ans.

Cela lui laisserait de la marge pour se préparer au grand saut, même s’il est déjà investi sur plusieurs projets (Paris 2024, son festival de biathlon…). «Je pense que ça lui fait un peu peur, parce qu’on entre dans l’inconnu», poursuit Simon. Les deux frères ont évoqué le sujet, déjà. L’aîné, qui a raccroché la saison passée, a su se montrer rassurant : « Je n’étais pas serein, mais, finalement, je le vis très bien.» Rendez-vous le 22 mars, donc, après l’ultime mass start de la saison, pour savoir si le biathlon français entrera dans une nouvelle ère ou s’il pourra encore compter sur sa locomotive.

« Ce début d’année lui a fait du bien. Il s’est retrouvé. »

Simon Fourcade,

frère de Martin et ancien biathlète

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