La ministre de la Santé Agnès Buzyn appelée en urgence à Paris
La ministre de la Santé a annoncé dimanche sa candidature à la Mairie
« J’y vais, j’en ai envie. J’y vais pour gagner. » Après trois jours de marasme politique, « l’affaire Griveaux » a trouvé, dimanche, une issue. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé qu’elle se portait candidate pour prendre les rênes de la campagne LREM à la Mairie de Paris. La validation de cette candidature – en interne et par la commission nationale d’investiture – semble une formalité compte tenu de l’urgence pour la majorité présidentielle d’avoir un candidat, à un mois du premier tour. Vendredi, après la divulgation d’une vidéo intime (lire ci-contre), Benjamin Griveaux a en effet annoncé son retrait.
Jusque-là, elle semblait hésitante, insistant sur la charge de travail au ministère de la Santé.
Dès cette annonce, le nom d’Agnès Buzyn a circulé comme potentielle remplaçante. « J’ai toujours dit que je voulais être candidate à Paris et que je voulais m’engager pour ma ville », confiait-elle encore la semaine dernière sur BFM. Ces derniers jours, pourtant, la ministre semblait plus hésitante. Elle mettait en avant un agenda très chargé, même si certains évoquaient aussi les mauvais sondages attribués à Benjamin Griveaux pour expliquer cette prudence. Réforme des retraites, crise à l’hôpital, coronavirus… Ces dernières semaines, la ministre de la Santé a effectivement été sur tous les fronts. Samedi encore, elle donnait une conférence de presse après le premier décès lié au Covid-19 en France. Agnès Buzyn a pris la décision de démissionner de son poste dès son annonce dimanche après-midi. « Le surcroît d’activité, notamment liée à la crise du coronavirus, demande une implication intense », a-t-elle justifié, précisant toutefois que « la continuité de l’action du ministère pourra compter sur la solidité et l’implication totale des équipes opérationnelles ». Olivier Véran, député LREM de l’Isère et médecin neurologue, a été nommé pour la remplacer.
Si son investiture est un soulagement pour les cadres du parti, la ministre de la Santé n’aura que peu de temps pour se familiariser avec les rouages d’une campagne. Professeure de médecine, spécialisée en hématologie, en immunologie des tumeurs et en transplantation, elle n’a jamais exercé le moindre mandat électif ou même été sur une liste. Sa carrière n’a pris un tournant politique qu’en 2017, lorsqu’elle est nommée par Emmanuel Macron. Elle incarne la « société civile » que le nouveau président n’a eu de cesse de mettre en avant tout au long de sa campagne.