Vers des stades (Co)vides?
L’arrivée du coronavirus dans le pays pourrait compromettre plusieurs compétitions, dont la Ligue des champions
Un Grand Prix de F1 lointain dans le calendrier et les matchs de la Super League chinoise de foot. Jusque-là, le coronavirus n’avait que très faiblement impacté la saison sportive internationale. Mais l’apparition du virus Covid-19 en Italie ces derniers jours, avec plus de 220 personnes infectées (lire aussi p.4), a accéléré l’inquiétude : quatre matchs reportés en Serie A, dont celui de l’Inter dimanche soir, et quelques articles affolés par-ci par-là.
«Le calendrier est bouché»
Le Comité olympique italien (CONI) a ordonné le report, jusqu’à nouvel ordre, d’événements sportifs organisés en Lombardie, en Vénétie et dans le Piémont, les régions touchées par le virus. Recommandation aussitôt suivie par la Fédération italienne de football.
Coup de chance, la première manche du 8e de finale entre l’OL et la Juventus n’a pas lieu en Italie, où plusieurs médias avancent avec quasi-certitude que le choc entre le leadeur de la Série A et l’Inter Milan, prévu dimanche à Turin, devrait se disputer à huis clos. Comme tous les matchs prévus dans les régions touchées. « Pour le moment, la priorité du pays est la protection de la santé publique, expliquait le président de la Juve, Andrea Agnelli, sur une radio locale. Le débat peut être ouvert, mais reporter indéfiniment des matchs semble difficile, le calendrier est bouché. »
Pas un mot, en revanche, sur le match de mercredi au Parc OL, pour lequel 2500 à 3000 supporteurs juventini doivent faire le déplacement. Plusieurs médias transalpins s’inquiétaient de voir un bus transportant des voyageurs depuis Milan retenu plusieurs heures à la gare de Perrache, samedi. Mais du côté lyonnais, on indiquait dimanche soir n’avoir reçu « ni consigne ni restriction de la part du Quai d’Orsay ou de l’UEFA » concernant la gestion des tifosis de la Juve. « Les grandes institutions du sport, de type Fifa ou CIO, sont les dernières à parler dans ces cas-là. Elles se plient aux exigences du législateur, mais ne prennent pas d’initiatives, explique Michael Tapiro, expert en sportbusiness. Avoir l’hymne de la Ligue des champions à huis clos, ça la foutrait mal, mais c’est tout à fait possible.» Si le virus continue de se propager en Italie, on imagine en effet difficilement autre chose pour le match retour, prévu le 17 mars.