A Crac’h, dans le Morbihan, l’origine de la contamination est activement recherchée
Treize cas de Covid-19 ont été détectés dans quatre communes du Morbihan
C’est une petite commune d’un peu plus de 3 000 habitants, à deux pas du golfe du Morbihan. Dimanche soir, Crac’h est devenue l’un des foyers les plus actifs du coronavirus en France. Six personnes de la commune ont été infectées par le Covid-19. Trois autres cas ont été détectés dans la ville voisine d’Auray, trois à Carnac et un à Saint-Philibert. Dans ces quatre communes, tous les établissements scolaires sont fermés depuis lundi, jour de rentrée scolaire, et ils le resteront jusqu’au 14 mars.
«Je l’ai appris ce matin en allant au travail, j’ai dû faire demi-tour pour venir garder mes enfants.» Mère d’Ethan, 10 ans, et Manon, 7 ans, Caroline n’a pas hésité à sortir de chez elle lundi matin. « C’est un peu perturbant de savoir que ça peut arriver dans une commune comme Crac’h, mais je ne m’inquiète pas trop. Nous sommes en bonne santé, nous suivons les consignes.» Elle a tout de même pris contact avec d’autres parents d’élèves avec qui ses enfants ont été en contact ces derniers temps « pour s’assurer qu’ils n’étaient pas malades ».
Comme elle, de nombreux habitants s’interrogent sur l’identité des six personnes contaminées au coronavirus et sur l’origine du «patient zéro». «On n’a pas identifié à ce stade quelle était l’origine de la contamination », a fait savoir Stéphane Mulliez, directeur général de l’agence régionale de santé de Bretagne. «On attend de savoir qui c’est pour prendre les bonnes mesures », témoigne Laurent Picard, adjoint de la commune. D’après lui, plusieurs agents de la ville ont fait part de leur inquiétude quant à la potentielle propagation du virus après l’annonce des premiers cas. Dans la boulangerie du village, on préfère en sourire. « Ne restez pas trop longtemps à Crac’h, nous lance la boulangère, sourire aux lèvres. Tout le monde ne parle que de ça mais ça n’empêche personne de sortir. Pour moi, c’est comme une grippe.» Plusieurs arrêtés préfectoraux ont été signés dès dimanche soir, interdisant tout rassemblement collectif et rassemblements dans un lieu fermé. Les rencontres sportives sont également annulées. « Il s’agit de freiner l’épidémie», a expliqué le préfet Patrice Faure, lundi à Vannes.
«Tout le monde ne parle que de ça, mais ça n’empêche personne de sortir. »
La boulangère de Crac’h