Les Verts droit dans le mur
Entre les résultats en berne et les conflits en interne, Saint-Etienne s’enlise dans la crise
Jeudi, l’ASSE recevra Rennes, en demi-finale de Coupe de France. Une bouffée d’oxygène dans ce début d’année catastrophique. Déjà empêtrée depuis de longs mois dans de profonds conflits internes, illustrés par le licenciement, mi-février, du directeur de la cellule de recrutement David Wantier, les Verts se sont enfoncés un peu plus dans la crise ces dernières semaines.
La première mèche a été allumée indirectement par Claude Puel, le 23 février. En choisissant d’écarter Ruffier au profit de Moulin dans les buts, le coach stéphanois s’est attiré les foudres de Patrick Glanz, l’agent de l’emblématique gardien. Depuis, une curieuse atmosphère s’est installée au centre d’entraînement de l’Etrat. Une sorte de «mini-chasse aux sorcières», à en croire l’un de nos interlocuteurs, au point que beaucoup de monde refuse de s’exprimer. «Si je parle, la direction va chercher à savoir de qui ça vient, et ça peut me mettre en difficulté», témoigne ainsi un proche du club. Les résultats sportifs, eux, n’aident pas à apaiser l’ambiance. Défait dimanche dans le derby (0-2), l’ASSE se retrouve 16e de Ligue 1. Les rêves d’Europe, caressés la saison passée, sont désormais évaporés. Pourtant, l’effectif, certes confronté aux blessures d’Hamouma et de Khazri, n’est pas si différent de celui qui s’est classé 4e sous la direction de Jean-Louis Gasset. Mais la valse des coachs, avec l’intérim de Ghislain Printant puis l’arrivée de Claude Puel en pompier de service, n’a pas aidé. A la nomination de ce dernier, en octobre 2019, Fousseni Diawara, ex-latéral des Verts dans les années 2000, se voulait pourtant confiant, voyant même dans l’ancien entraîneur de Leicester «un homme capable de ramener Saint-Etienne en Ligue des champions». «C’est vrai, j’étais enthousiasmé à l’idée de le voir
«Toucher à une légende comme Ruffier, ça a pu impacter le groupe. »
Fousseni Diawara, ancien joueur de l’AS Saint-Etienne
aux commandes, reconnaît Diawara, qui tient à rester nuancé. Claude Puel a bien sûr sa part de responsabilité, mais quand il aura pu vraiment créer son effectif et travailler dans un environnement qu’il a lui-même créé, alors on pourra le juger réellement.»
Sur le cas Ruffier, Fousseni Diawara admet que «toucher à une légende comme lui, ça a pu impacter le groupe. Mais Puel a voulu faire passer un message, à savoir que personne n’est intouchable.» D’autres sources pointent «les éternels problèmes liés à la double présidence» et la gestion de l’après-Galtier. « L’essentiel est d’assurer le maintien, estime Diawara. Après, il sera temps de réfléchir à comment redresser le club.»