Licorne retourne aux sources
La brasserie de Saverne devrait bientôt redevenir française
Et hop, une Licorne alsacienne ! La brasserie située à Saverne, dans le Bas-Rhin, l’a annoncé début mars. Elle devrait, d’ici au printemps, quitter le giron du groupe allemand Karlsberg. Si le processus de reprise va à son terme, elle redeviendrait alors française et serait dirigée… par ses actuels dirigeants. « En clair, on change juste de propriétaire. Les effectifs (250 salariés) et la production (environ 1 million d’hectolitres / an) ne varient pas », explique-t-on chez Licorne.
Une terre de mousses
« On va les laisser aller au bout de leur démarche mais c’est une bonne chose pour la brasserie française », se réjouit Eric Trossat, le président du syndicat des Brasseurs d’Alsace, qui réunit 17 producteurs. Les deux départements du Haut-Rhin et Bas-Rhin comptent au moins 60 brasseries, sur les quelque 2 000 recensées en France. « En moyenne, il s’en est créé une chaque jour en 2019 », précise Eric Trossat, qui avait lancé la marque Uberach en 1999. « La consommation de bière en France était alors au creux de la vague. On nous regardait comme des extraterrestres… » Vingt ans plus tard, le secteur est « en pleine ébullition », avec les créations de microbrasseries. « Les petits producteurs ont fait redécouvrir la bière aux Français avec des goûts nouveaux, décrit Eric Trossat. Et ça a profité à tout le monde.» Résultat, la production nationale tourne autour des 22 millions d’hectolitres par an, contre 16,8 millions d’hectolitres il y a quinze ans. « La majorité ne vient plus d’Alsace comme c’était le cas avant mais 45 % de la bière y est encore produite, précise Maxime Costilhes, délégué général du syndicat des Brasseurs de France. La reprise de Licorne est le signe que la bière en Alsace a de l’avenir. »