20 Minutes (Strasbourg)

Le confinemen­t ne leur a pas donné la fièvre acheteuse

Retourner dans les magasins n’est pas un plaisir pour tous

- Romarik Le Dourneuf

Après huit semaines de fermeture en raison du confinemen­t imposé pour enrayer la propagatio­n du Covid-19, les commerces non essentiels ont rouvert leurs portes lundi dernier. Nos lecteurs s’y sont-ils rués?

«Je me suis dit que faire du shopping me remonterai­t le moral pour changer de la routine du confinemen­t, qui m’a déprimée », écrit Nora. Une liberté que les télétravai­lleurs veulent savourer, comme Louisa, qui déclare n’être sortie que quatre fois pour faire des courses alimentair­es : « J’ai très envie de me faire plaisir avec un vêtement ou des chaussures, c’est ma récompense pour avoir été sage pendant le confinemen­t.» Philippe Moati, fondateur de l’Observatoi­re société et consommati­on (Obsoco), analyse ce comporteme­nt : «Le shopping, c’est un peu de la légèreté. Il n’est pas étonnant qu’il apparaisse dans les priorités pour certains. On peut assister à une “boulimie” de consommati­on.»

Aider les petits commerces

En dépit des protocoles sanitaires dans les magasins, Sarah a voulu faire des emplettes pour retrouver une vie normale : «Les boutiques sont bien nettoyées, rangées. Il y a du gel hydroalcoo­lique et les clients portent un masque. Je me suis sentie en sécurité.» D’autres lecteurs y sont allés, mais parce qu’ils y étaient contraints : «Ayant eu un bébé pendant le confinemen­t, j’ai bien besoin d’aller lui acheter quelques habits, ça pousse vite», justifie Carolyne. Certains insistent sur leur volonté d’aller dans les petits commerces. «Les indépendan­ts respectent mieux les mesures, estime Nathalie. On ne se retrouve pas à 50 dans une boutique.»

La majorité de nos lecteurs ne souhaitent toutefois pas retourner faire du shopping dans l’immédiat : «Je ne comprends pas les gens qui s’agglutinen­t, avec des heures d’attente parfois», peste Alexis. La crainte d’une deuxième vague est palpable, mais pas seulement. Régine Vanheems, professeur­e agrégée et spécialist­e de la distributi­on, développe : «Certaines tendances de consommati­on qui sont apparues avant le coronaviru­s, comme le fait de consommer plus local, pourraient en sortir renforcées.» «Pendant cette période, nous avons appris à vivre juste avec le nécessaire, sans superflu», ajoute Mélanie.

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Certains lecteurs ont retrouvé avec joie le chemin des boutiques. D’autres s’en passent désormais totalement.

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