20 Minutes (Strasbourg)

Avec leur invention, la poignée, c’est sans les mains

Un couple d’étudiants a mis au point cet outil pendant le confinemen­t

- Thibaut Gagnepain

Et si on créait une surpoignée pour éviter d’ouvrir les portes avec la main ? Voilà le défi que s’est lancé un couple de Strasbourg­eois pendant le confinemen­t. «C’est surtout Yann, mon copain, qui s’y est mis, s’amuse Louise Doumange. Moi, je le soutenais. » Rien ne prédisposa­it pourtant le duo d’étudiants en… hôtellerie-restaurati­on à se lancer dans cette aventure.

« Tout est parti d’un ami dentiste qui en avait marre de devoir enlever et remettre ses gants quand il passait une porte. Il nous a demandé si des surpoignée­s existaient, se souvient la jeune femme, 21 ans. On en a trouvé sur Internet, mais le tarif était exorbitant. Alors on s’est dit, pourquoi on ne le ferait pas nous-mêmes? On avait besoin de s’occuper, c’était un peu un délire. »

Yann Lortz, 22 ans, a pris les choses au sérieux. « Pendant deux semaines, il n’est quasiment pas sorti de la chambre, raconte Louise. Il savait modéliser depuis son bac technique. Il fallait que ce soit facile de mettre le coude ou l’avant-bras. »

Fin avril, le couple a investi dans une imprimante 3D : « Les premiers tests ont été concluants, mais il fallait retravaill­er quelques petits trucs. » Comme la fixation de l’objet. Puis trouver la matière dans laquelle l’outil serait proposé. « On a opté pour du plastique à base d’amidon », reprend Louise Doumange, désormais chargée de la commercial­isation du produit.

Plus de 200 modèles vendus

Mis en vente le 11 mai, les surpoignée­s LY Protection se sont pour le moment vendues à 202 exemplaire­s . « On a eu une très grosse commande de 200. Pour les particulie­rs, ce n’est pas encore ça. » Le tarif, fixé à 13 € pièce, en freine aussi peut-être certains. « On aurait pu faire un peu moins cher, mais il faut aussi qu’on rentre dans nos frais », reconnaît Louise Doumange, qui a investi près de 1 000 € avec son compagnon. « Pour l’instant, on n’a rien perdu et, si ça s’arrête demain, ça restera une belle aventure. On a fait un pas dans le monde des adultes et on est fiers de proposer ça.»

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Yann Lortz et Louise Doumange vendent leur produit 13 € pièce.

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