Non, l’étude publiée dans «The Lancet» n’est pas «foireuse»
Après la parution de l’étude publiée dans la revue The Lancet, qui concluait le 22 mai sur l’inefficacité de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19, le Pr Didier Raoult l’a qualifiée de « foireuse ». « Comment voulez-vous qu’une étude faite avec des big data change ce que nous avons dit ?, explique-t-il. (…) La question est plutôt de savoir s’il existe une dérive des journaux de recherche médicale (…) dans lesquels la réalité tangible est tordue d’une telle manière que, à la fin, ce qui est rapporté n’a plus rien à voir avec la réalité observable.» Cela suffit-il à dire que cette étude est biaisée?
«C’est du sérieux»
Pour Bruno Falissard, professeur de biostatistique à l’université ParisSud, la méthodologie utilisée par les auteurs de l’étude ne suffit pas à la décrédibiliser. « Dès qu’on fait une étude, on sort de la pratique clinique habituelle, il y a toujours des gens pour dire : “Ça ne marche pas puisqu’on n’est pas dans la vraie vie.” Au début de la crise, on ne pouvait pas dire si la chloroquine marchait ou pas contre le Covid-19. Or, là, on commence à avoir des résultats. Si on regarde cette étude dans le détail, on se rend compte que c’est du sérieux. » Même son de cloche du côté de l’infectiologue François Bricaire, «cette étude, comme toutes les études, est critiquable dans la méthodologie». Mais cet ancien chef du service maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière ajoute que « le cumul des résultats des différentes études ne semble pas être en faveur de la chloroquine».