20 Minutes (Strasbourg)

Non, l’étude publiée dans «The Lancet» n’est pas «foireuse»

- Aymeric Le Gall

Après la parution de l’étude publiée dans la revue The Lancet, qui concluait le 22 mai sur l’inefficaci­té de l’hydroxychl­oroquine dans le traitement du Covid-19, le Pr Didier Raoult l’a qualifiée de « foireuse ». « Comment voulez-vous qu’une étude faite avec des big data change ce que nous avons dit ?, explique-t-il. (…) La question est plutôt de savoir s’il existe une dérive des journaux de recherche médicale (…) dans lesquels la réalité tangible est tordue d’une telle manière que, à la fin, ce qui est rapporté n’a plus rien à voir avec la réalité observable.» Cela suffit-il à dire que cette étude est biaisée?

«C’est du sérieux»

Pour Bruno Falissard, professeur de biostatist­ique à l’université ParisSud, la méthodolog­ie utilisée par les auteurs de l’étude ne suffit pas à la décrédibil­iser. « Dès qu’on fait une étude, on sort de la pratique clinique habituelle, il y a toujours des gens pour dire : “Ça ne marche pas puisqu’on n’est pas dans la vraie vie.” Au début de la crise, on ne pouvait pas dire si la chloroquin­e marchait ou pas contre le Covid-19. Or, là, on commence à avoir des résultats. Si on regarde cette étude dans le détail, on se rend compte que c’est du sérieux. » Même son de cloche du côté de l’infectiolo­gue François Bricaire, «cette étude, comme toutes les études, est critiquabl­e dans la méthodolog­ie». Mais cet ancien chef du service maladies infectieus­es de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrièr­e ajoute que « le cumul des résultats des différente­s études ne semble pas être en faveur de la chloroquin­e».

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