20 Minutes (Strasbourg)

Le vote joue la prolongati­on

L’allongemen­t des tractation­s pendant l’entre-deux-tours change la donne

- Laure Cometti

D’habitude, c’est une course contre la montre. Cette année, l’épidémie de coronaviru­s a transformé l’entre-deuxtours des municipale­s en marathon. Entre l’annonce de la date du second tour de scrutin le 23 mai et la date butoir du 2 juin pour déposer leur liste pour le second tour, comme l’a annoncé le ministre de l’Intérieur mercredi, les candidats auront disposé d’une dizaine de jours pour nouer d’éventuelle­s alliances en vue du 28 juin. Dans plusieurs villes, ce délai supplément­aire pourrait être décisif.

« Ces deux mois ont permis de conforter le dialogue avec certains, de l’ouvrir avec d’autres. » Frédérique Lardet, candidate à Annecy (ex-LREM)

Frédérique Lardet, à Annecy, apprécie de disposer de plus de temps. «Ces deux mois ont permis de prendre un peu de recul, constate la députée de HauteSavoi­e, ex-LREM. Ça a conforté le dialogue avec certaines listes, et ça a permis de l’ouvrir avec d’autres. » Arrivés en troisième position au premier tour avec 21,5 % des voix, Frédérique Lardet et ses colistiers avaient commencé à discuter avec la liste menée par l’écologiste François Astorg, forte de 27,87 % des suffrages. Mais il y a du nouveau par rapport au 15 mars : «J’ai été approchée par le maire sortant, qui ne m’avait pas contactée après le premier tour, et qui ne souhaitait pas de fusion. On dirait qu’il a changé de stratégie depuis. On ne se vendra pas au plus offrant », assure-t-elle. L’édile, Jean-Luc Rigault (UDI), est arrivé en tête au premier tour (28,4%).

Au Havre, les choses ont aussi changé. Le 15 mars, le Premier ministre, Edouard Philippe, s’est retrouvé en ballottage, avec 43,6 % des voix, face au député communiste Jean-Paul Lecoq (35,88 %). Huit points les séparent, soit le score réalisé par la liste PS-EELV, menée par Alexis Deck. Après l’annonce des résultats, les deux hommes n’étaient pas parvenus à un accord.

L’échec d’une alliance en mars, «c’était un problème de personnes, de déclaratio­ns faites pendant la campagne », regrette le conseiller municipal socialiste Matthieu Brasse, no 3 sur la liste PS-EELV.

Mais, le 23 mai, après le discours d’Edouard Philippe annonçant le vote le 28 juin, « Alexis Deck a décidé de se retirer et de signer un accord de fusion », raconte son colistier. « Après avoir longuement consulté et réfléchi, je considère que mon destin politique personnel est moins important que la possible victoire d’une alternance de la gauche et de l’écologie au Havre», indique l’écologiste, contacté par 20 Minutes, dans un communiqué envoyé lundi.

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Un possible électeur devant les affiches des municipale­s à Marseille.

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