De bons tuyaux pour économiser l’eau
Quelques gestes simples permettent de sauvegarder cette ressource vitale mais fragile
1 #Moijelefais : un hashtag qui coule de source
Un hashtag pour l’or bleu. #Moijelefais, c’est le défi éco-citoyen lancé par l’Eurométropole de Strasbourg pour préserver l’eau. L’objectif : inviter les habitants à adopter les bonnes pratiques du quotidien pour protéger ce bien commun. L’eau de Strasbourg est puisée « dans l’une des nappes alluviales les plus importantes d’Europe. On a la chance d’avoir une eau directement de bonne qualité, qui ne nécessite aucun traitement, sauf un peu de chlore pour éviter le développement bactérien », explique JeanMarc Weber, responsable qualité de l’eau de l’Eurométropole. Mais l’eau potable n’est pas inépuisable et doit être utilisée de façon responsable, souligne-t-il.
D’autant qu’avec la crise sanitaire, « on assiste à un retour en force du plastique à usage unique », des sacs aux bouteilles et autres contenants, avec le risque d’en retrouver en milieu aquatique, signale Valentine Cancel de l’association Zero Waste France. Pour limiter le gaspillage et la pollution, il suffit de partager quelques gestes simples. On se jette à l’eau ?
2 Déboucher son évier sans polluer
« Les déboucheurs de grande surface sont très toxiques », rappelle Carole Bridault, co-fondatrice de l’association Zéro déchet Strasbourg. Sa botte secrète : un mélange de gros sel, de bicarbonate de soude, de vinaigre blanc et d’eau bouillante dans les tuyaux. Si cela ne suffisait pas, mouillez la chemise avec une ventouse ou une tige en fer. Courage !
3 Consommer l’eau de façon plus raisonnée
Place au bon sens : prendre des douches courtes, ne lancer le lavevaisselle que lorsqu’il est plein… Les plus enthousiastes peuvent placer des économiseurs d’eau sur les robinets ou encore une bouteille remplie d’eau dans le réservoir des toilettes.
4 L’eau du robinet, écologique et économe
« Le plastique est un déchet qui se recycle mal et de façon limitée », rappelle Valentine Cancel. Le mieux est encore de se passer des packs d’eau. Et de faire quelques économies : « L’eau du robinet est 100 fois moins chère que l’eau en bouteille », calcule Jean-Marc Weber. C’est aussi l’un des produits alimentaires les plus contrôlés, pour garantir sa qualité.
5 Que faire de l’huile et des produits dangereux ?
Les stations d’épuration ne traitent pas tout. En bout de course, les produits toxiques versés dans l’évier peuvent contaminer les cours d’eau et la biodiversité. La solution : réduire les polluants à la source. Les médicaments se ramènent à la pharmacie. L’huile de friture, qui détériore lourdement les réseaux d’assainissement, se jette uniquement en déchèterie. Tout comme la peinture et les solvants. Attention, la reprise de ces déchets est momentanément suspendue en raison de la crise sanitaire. Surveillez l’évolution des consignes sur www.strasbourg.eu/decheteries.
6 Fabriquer ses produits ménagers maison
Trois ingrédients : vinaigre blanc, savon noir, bicarbonate de soude. Il n’en faut pas plus pour nettoyer toute la maison. Des produits biodégradables plus sains pour l’environnement et la santé. On trouve quantité de recettes efficaces en ligne. Pour faire sa propre lessive par exemple, Zéro déchet Strasbourg préconise 15g de savon noir, 15g de savon de Marseille et une cuillère à soupe de cristaux de soude. Le tout dilué dans un litre d’eau chaude. Pas adepte du « do it yourself » ? Privilégiez les détergents avec un éco-label comme Ecocert ou Nature & Progrès.
7 Privilégier les aliments bio, locaux et de saison
C’est le meilleur moyen de consommer des produits frais avec un bilan carbone faible. Ces fruits et légumes nécessitent aussi moins d’irrigation et de traitements. Et tout ça se ressent au niveau du goût ! A Strasbourg, il existe de nombreuses Amap, des associations pour acheter directement aux producteurs locaux.
8 Les lingettes, surtout pas dans les toilettes !
Tampons, préservatifs, rouleaux de papier toilette, masques… Ce qui est solide et non dégradable rapidement ne doit pas être jeté dans les toilettes. C’est vrai aussi pour les lingettes désinfectantes dites biodégradables. Ces dernières sont un énorme casse-tête pour les réseaux d’assainissement, qu’elles bouchent très régulièrement. Direction la poubelle, avec les ordures ménagères.
9 Jardiner naturellement, ça porte ses fruits
Un laboratoire de récup’ grandeur nature
On peut investir dans un récupérateur d’eau de pluie pour arroser sans gaspiller l’eau potable. Pensez aussi à valoriser les restes de cuisine comme les épluchures pour faire du compost et l’eau de cuisson, un bon engrais naturel.
10 Laver sa voiture tout en respectant la nature
« Dans la rue, les réseaux d’eaux usées peuvent aller directement à la rivière », sans passer par la case station d’épuration, explique Jean-Marc Weber. Pour éviter les rejets d’hydrocarbures et de détergents, laver sa voiture sur la voie publique ou dans son jardin est proscrit. Mieux vaut se rendre en station de lavage, où les eaux usées pourront être traitées.