Une société locale à fond sur la voie de l’autotest
La société alsacienne a développé un dispositif qu’elle espère commercialiser auprès du grand public cet été
Une petite piqûre au bout du doigt, une goutte de sang, et un peu de diluant. Le test de diagnostic rapide (TDR) Covid-19 peut débuter. Quelques instants plus tard, une bande apparaît au niveau du « C ». « Ça veut dire que ça fonctionne, on va savoir en moins de dix minutes si vous avez déjà été infecté. Si oui, des traits se formeront à côté des inscriptions IgM et/ou IgG, les deux anticorps produits par votre corps en réaction au coronavirus », explique Oren Bitton, le directeur commercial de Biosynex. L’entreprise, implantée dans la banlieue sud de Strasbourg, à IllkirchGraffenstaden, fait partie des leadeurs sur le marché des tests de santé. Grossesse, VIH, angine, infection urinaire… et donc maintenant coronavirus. « On s’est lancé mi-février, avec notre sous-traitant en Chine, car il avait de l’avance dans les recherches, rembobine Oren Bitton. Mi-mars, le test était disponible et on le faisait notamment évaluer par le CHU de Strasbourg. A partir de ce moment-là, on a eu des commandes d’un peu partout dans le monde, aussi bien pour les hôpitaux et les laboratoires en France que pour l’Europe, l’Afrique, l’Amérique latine etc. »
Une demande exponentielle
Au total, Biosynex estime en avoir vendu « environ 500 000 » depuis deux mois. Et la demande ne semble pas près de baisser. Surtout si le produit peut être acheté, demain, en pharmacie par le grand public.
« La prochaine étape, c’est qu’un texte législatif valide son utilisation comme un Trod, un test rapide d’orientation diagnostique », reprend le directeur commercial de Biosynex. « En clair, cela donnerait l’autorisation légale aux autres professionnels de santé que les biologistes de l’utiliser : les pharmaciens, les médecins et les infirmières... Et ensuite, on espère qu’il passera en autotest. » L’entreprise alsacienne a déjà effectué une demande en ce sens. « On a déposé le dossier et on espère pouvoir les commercialiser cet été », avoue Oren Bitton, qui estime que le test pourrait alors être vendu « une vingtaine d’euros en officine ». Le prix pour savoir, sans l’aide de personne, si on a été infecté ou non par le coronavirus.