20 Minutes (Strasbourg)

Une société locale à fond sur la voie de l’autotest

La société alsacienne a développé un dispositif qu’elle espère commercial­iser auprès du grand public cet été

- Thibaut Gagnepain

Une petite piqûre au bout du doigt, une goutte de sang, et un peu de diluant. Le test de diagnostic rapide (TDR) Covid-19 peut débuter. Quelques instants plus tard, une bande apparaît au niveau du « C ». « Ça veut dire que ça fonctionne, on va savoir en moins de dix minutes si vous avez déjà été infecté. Si oui, des traits se formeront à côté des inscriptio­ns IgM et/ou IgG, les deux anticorps produits par votre corps en réaction au coronaviru­s », explique Oren Bitton, le directeur commercial de Biosynex. L’entreprise, implantée dans la banlieue sud de Strasbourg, à IllkirchGr­affenstade­n, fait partie des leadeurs sur le marché des tests de santé. Grossesse, VIH, angine, infection urinaire… et donc maintenant coronaviru­s. « On s’est lancé mi-février, avec notre sous-traitant en Chine, car il avait de l’avance dans les recherches, rembobine Oren Bitton. Mi-mars, le test était disponible et on le faisait notamment évaluer par le CHU de Strasbourg. A partir de ce moment-là, on a eu des commandes d’un peu partout dans le monde, aussi bien pour les hôpitaux et les laboratoir­es en France que pour l’Europe, l’Afrique, l’Amérique latine etc. »

Une demande exponentie­lle

Au total, Biosynex estime en avoir vendu « environ 500 000 » depuis deux mois. Et la demande ne semble pas près de baisser. Surtout si le produit peut être acheté, demain, en pharmacie par le grand public.

« La prochaine étape, c’est qu’un texte législatif valide son utilisatio­n comme un Trod, un test rapide d’orientatio­n diagnostiq­ue », reprend le directeur commercial de Biosynex. « En clair, cela donnerait l’autorisati­on légale aux autres profession­nels de santé que les biologiste­s de l’utiliser : les pharmacien­s, les médecins et les infirmière­s... Et ensuite, on espère qu’il passera en autotest. » L’entreprise alsacienne a déjà effectué une demande en ce sens. « On a déposé le dossier et on espère pouvoir les commercial­iser cet été », avoue Oren Bitton, qui estime que le test pourrait alors être vendu « une vingtaine d’euros en officine ». Le prix pour savoir, sans l’aide de personne, si on a été infecté ou non par le coronaviru­s.

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« On s’est lancé mi-février », explique le directeur commercial Oren Bitton.

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